Spectacle conçu par Benjamin Lazar et Olivier Martin-Salvan à partir de l'oeuvre de François Rabelais, mise en scène de Benjamin Lazar, avec Olivier Martin-Salvan et les musiciens Benjamin Bédouin et Miguel Henry.
Rabelais, monument de la littérature française, qui se passe de prénom comme Molière ou Shakespeare, inventa notre langue, en cours de vie, en plein 16ème siècle.
Toute au service de cet immense auteur, l’équipe, dirigée par Benjamin Lazar, tente de faire revivre cette épopée de mots et de sens. Alcofrybas, domestique de Pantagruel, raconte les origines de son maître, sa naissance, son éducation, ses voyages physiques et spirituels, sa faim monstrueuse de mets et de mots, ses naufrages réels et moraux, son humanité complexe dont il nourrit le monde.
incarner un tel personnage, il fallait un comédien d’exception, un monstre , un glouton de scène, et Olivier Martin-Salvan, doté d’une jolie voix, au physique de barbare attendri, correspond à merveille au rôle.
Il évoque, éructe, interpelle, se déguise et passe la tête dans la lanterne magique. On redevient enfant, on prend peur, on rit, il nous entraine. La truculence de Rabelais traverse ce filtre sans dépôt.
Les excellents musiciens, Benjamin Bédouin et Miguel Henry, apportent un peu de beauté à la démonstration tandis que la scénographie naïve d’Adeline Caron, avec des ballons travaillés, plein de rubans dorés, fait songer, avec émotion, aux ateliers de travaux manuels de jadis.
spectacle "Pantagruel", monté de province, plein de clichés et de clins d’œil des années soixante-dix, presque vintage, par instants, réussit à nous amuser et a le mérite certain de "rafraichir" le génie de Rabelais, s’il en était besoin.
Le public parisien apprécie, se réjouit et applaudit. Rabelais est bien vivant. |