Seul en scène écrit et interprété par Pierre Pirol dans une mise en scène de Julien Bleitrach.
Sur l’écran, une multitude de météorites éclatent en tous sens, criblées de rayons lumineux. Bientôt, dans la pénombre, découpant l’espace dans l’encadrement de la porte du fond, une silhouette surgit.
L’homme, une valise à la main, traverse le plateau et vient s’asseoir sur le fauteuil aux larges accoudoirs de cuir.
D’une voix basse et posée, il fait le récit de sa vie depuis son arrivée au monde. Dans une langue rythmée, ludique et ciselée, les mots fusent pour dire la douleur d’une enfance déchirée, les rancoeurs et les frustrations d’un garçon qui traîne ses manques et son sentiment d’être différent.
Avec "Etats sœurs", Pierre Pirol offre un spectacle inclassable à la fois intime et poétique où avec un mélange de tendresse et de cruauté, il décline en courts tableaux son "carnet de bord théâtral".
"Etats sœurs" n’est pas un texte de théâtre proprement dit mais réussit à prendre toute sa signification sur la scène où, magnifiquement éclairé par les dessins et la poésie de l’animation de Rusty J.Matalou, le comédien éructe sa révolte et déroule avec grâce les différents chapitres amers ou cruels, en constant équilibre entre drame et légèreté.
La mise en scène de Julien Bleitrach joue avec la gestuelle du comédien et développe les différentes ambiances pour tirer le maximum de cette confession impudique où le texte au vitriol, truffé de trouvailles et de chausse-trappes, révèle un objet théâtral aussi fascinant que bouleversant. |