Comédie dramatique écrite et mise en scène par Romina Paula, avec Esteban Bigliardi, Rafael Ferro, Pilar Gamboa et Susana Pampín.
Le Festival d'Automne 2013 invite de nouveau la jeune auteure et metteure en scène argentine Romina Paula qui, en 2011, avait présenté, avec "El tiempo entero", une enthousiasmante déclinaison contemporaine de "La ménagerie de verre" de Tennessee Williams qui fut l'un des meilleurs spectacles de la saison.
L'attente était donc grande et la déception est à sa mesure avec "Fauna", une partition dont elle est l'auteur, articulée autour de l'éculée et sempiternelle métathéâtralité qui, depuis les années 1980, est disséquée sur tous les modes.
Par ailleurs, elle décline un de ses avatars relatif à cette branche du théatre post-moderne dans lequel les acteurs ne veulent plus plus interpréter des personnages mais parler d'eux et de leurs états d'âme de comédiens, sujet qui, pour intéressant qu'il soit in abstracto, finit, par sa récurrence, par lasser le spectateur qui n'est ni du sérail ni un théoricien du théâtre.
De surcroît, elle procède par empilement de thématiques qui ressortissent aux frontières entre la vie vécue et la vie mémorisée, la réalité et la fiction, l'incarnation et la représentation qui donne à l'opus un caractère pseudo-intellectuel très discursif.
Enfin, elle y ajoute la confusion des sentiments avec une ronde amoureuse, qui serait celle qui résulte naturellement du processus de travail en groupe, et la question du genre avec la singularité du personnage-titre ce qui fait de l'opus un mille-feuilles pour le moins déconcertant.
Fauna est le nom d'une femme décédée presque centenaire qui fut une amazone moderne éprise de liberté et qui fascine une actrice qui décide son amant cinéaste de réaliser un biopic pour célébrer cette figure de l'émancipation féminine qu'elle incarnerait à l'écran.
Tous deux partent en repérage dans le village où ils rencontrent les deux enfants de la dame. Sur un espace scénique formé de caillebotis pour évoquer l'environnement tropical de la région des grands fleuves du littoral argentin où est géographiquement située la pièce, et sur fond de réalisme magique, intervient alors la confrontation entre "le metteur en scène, l'actrice, l'érudite et le sauvage".
L'ensemble ne parvient pas à passionner malgré la présence de trois des comédiens qui figuraient au générique de "El tiempo entero" (Pilar Gamboa, l'actrice, Susana Pampin, la fille, et Esteban Bigliardi, le réalisateur) et de Rafael Ferro excellent dans le rôle du fils frustre.
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