Spectacle musical conçu, écrit et mis en scène par Alfredo Arias, avec Denis D’Arcangelo, Carlos Casell, Arielle Dombasle, Lana Alejandra Radano, Andrea Ramirez et Alexie Ribes.
Qu'y a-t-il de commun entre une fée, l'actrice Lana Turner, une paysanne Quetchua, un Français expatrié par amour du tango, un travesti cinéphile, une extra-terrestre et le delta du Tigre ?
L'imagination débridée de l'acteur, auteur et metteur en scène argentin Alfredo Arias qui en fait les protagonistes d'un spectacle musical intitulé "El Tigre" qu'il qualifie de "comédie loufoque avec des chansons".
S'inspirant du burlesque des traditionnelles pochades anglo-saxonnes que sont les "Christmas pantomimes", il a écrit avec la collaboration artistique de son compère le romancier et dramaturge René de Ceccaty un opéra-bouffe qui ne se passe pas dans un royaume d'opérette mais dans son univers de prédilection qui est celui du travestissement avec ses fondamentaux que sont le musical glam-kitsch et le cinéma des années 1920.
La partition met en scène un personnage de travesti Holy, Ricardo Robles pour l'état civil, vêtu en gaucho de carnaval (Carlos Casella) "folle" d'une icône gay, en l'occurrence la star de l'âge d'or du cinéma hollywoodien Lana Turner surnommée "la bombe fatale" dont il-elle veut jouer "Mirage de la vie!" le film emblématique de sa carrière.
Et elle va se trouver aux prises avec sa bonne Dark, de son petit nom Fernand Fricotin, (Denis D'Arcangelo épatant), la bonne fée Fatafatale (Alejandra Radano), une indienne (Andrea Ramirez étonnante chanteuse cubaine), le fantôme de Lana Turner qui veut revivre sa vie (Arielle Dombasle parfaite en star momifiée en quête d'une nouvelle jeunesse) au grand dam de sa fille hystérique (Alexie Ribes).
Mais le millésime 2013 ne comptera pas parmi les cuvées d'exception car la magie n'opère pas notamment du fait de l'importation d'éléments dont la greffe ne prend pas à défaut d'adéquation avec l'habituel flamboyant registre formel d'Arias.
A savoir le décor constitué essentiellement d'un tableau lumineux en fond de scène représentant un vilain paysage marécageux conçu par le dessinateur de bandes dessinées et peintre argentin José Cuneo d'après ses boites miniatures lumineuses, version argentine des dioramas décorant les restaurants chinois, dont le graphisme ne correspond pas avec l'esprit du spectacle.
Et surtout la partition musicale sans folie écrite par Bruno Coulais, connu pour ses musiques de films, qui est à mille lieux du style de la bouffonnerie musicale aux ritournelles allègres et festives qui pourrait soutenir un livret potache. Et même l'inspiration semble manquer au fidèle costumier Pablo Ramirez.
Mais rien est grave puisque tout finit en chansons. |