On va commencer cette chronique en disant la vérité. Je vais parler de Grand Tour, le nouvel album d’Orouni car je le connais personnellement. On n'est pas meilleurs potes. Je ne l’invite pas à passer Noël avec moi en Ardèche et il ne m’invite pas à manger quand il fait une tartiflette… Mais oui, je le connais.
Donc s'il y a copinage, c’est du copinage ultra assumé. Car si je ne le connaissais pas personnellement, je n’aurais peut-être jamais écouté sa musique et cela aurait été bien dommage.
Orouni est le genre de mec énervant qui touche un instrument pour la première fois et qui te fait tout de suite un truc qui déchire (très frustrant, surtout à mes oreilles de mec qui s’acharne sur une basse depuis des années, sans être capable d’en jouer correctement). J’ai vu Orouni en concert pleins de fois, que ce soit pour son projet perso ou pour accompagner MiLK & Fruit Juice ou Mina Tindle et je ne m’en lasse pas. Mais parlons de son nouvel album.
Quand on dit d’un artiste qu’il nous fait voyager avec sa musique, c’est souvent de la branlette de journaliste. Mais avec Orouni, c’est vraiment le cas. Ce nouvel album est une sorte de journal de voyage conçu lors d’un tour du monde de plus d’un an. Les chansons correspondent chacune à un des lieux visités. De ces différents voyages, Orouni a ramené des instruments locaux qu’il a utilisés pour les arrangements de ses morceaux. Mais là où on pourrait s’attendre à un patchwork de chansons world-ethnique toutes différentes les unes des autres, on se retrouve avec des perles de folk exotique.
Les kalimbas et autres instruments traditionnels se font plus ou moins discrets selon les moments et se marient à merveille avec les lignes de basse. Les chœurs (de Mina Tindle si je ne dis pas de conneries) apportent une touche aérienne presque mystique. Des rythmes étranges, parfois tribaux nous sautent aux oreilles pour laisser place à des nappes de synthé surprenantes mais qui finalement collent parfaitement aux morceaux. On est proche d’une atmosphère à la Frànçois & the Atlas Mountains mais sans le côté parfois un peu lourd.
Une collection de chanson pop-indé fragile, précieuse et créative. Un brassage tribalo-folk léger et rafraîchissant. Ce Grand Tour est un catalogue de chansons pleines d’émotions qui donnent envie de partir à notre tour pendant un an à travers le monde. |