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Théâtre du Rond-Point  (Paris)  février 2014

Comédie dramatique écrite et mise en scène par Pascal Rambert, avec Audrey Bonnet et Stanislas Nordey.

Quand Stanislas Nordey entame son long monologue, on a l'impression que l'immense ombre de Thomas Bernhard plane sur le texte de Pascal Rambert.

Répétant souvent les mêmes mots, rabâchant souvent les mêmes idées, Stan déverse tout ce qu'il a sur le cœur à sa compagne Audrey. Bien vite, il s'installe dans son discours, perd de sa méchanceté toute "bernhardienne" pour s'installer dans une introspection très circonstanciée, presque une dissection de leur rapport amoureux.

Dans une scénographie de Daniel Jeanneteau qui pourrait figurer une salle de répétition avec un parquet et une partie en estrade, l'homme et la femme se font "face" dans toute la latéralité de la scène, ne se touchent jamais, et celui qui "écoute", tétanisé par les mots de l'autre, ne bouge presque pas, tout juste baisse la tête, s'incline ou se replie sur lui-même.

Deux parties donc dans cette scène de rupture apparemment accidentelle, imprévue, et qui n'a pas eu de précédent : celle où c'est l'homme qui déverse son fiel, celle où c'est sa femme qui lui répond.

Entre les deux, un intermède "charmant", presque touché par la grâce d'Alain Bashung, dont on ne dévoilera pas la teneur... Scène de ménage en deux monologues, la pièce écrite et mise en scène par Pascal Rambert est un instantané qui saisit par sa force toujours renouvelée.

Pas un instant, même si le texte parfois flirte avec une certaine préciosité, on ne s'ennuiera dans ce moment logorrhéique. On est quelque part à mi-chemin entre la longue querelle du couple de "Nous ne vieillirons pas ensemble" de Maurice Pialat et la laconique séparation de "Je suis venu te dire que je m'en vais" de Serge Gainsbourg, ponctuée par les pleurs de Jane Birkin.

Dispositif apparemment neutre où les paroles se suivent, se répondent et se correspondent, "Clôture de l'amour" n'est cependant pas si "démocratique" que ça. Quand Stanislas Nordey s'exprime, il est dans l'énonciation, peut paraître ne pas être dans l'affect, dans les arrière-pensées et les sous-entendus.

En revanche, quand Audrey Bonnet intervient, son ton est tout autre : elle est dans la réplique, dans la contestation. Ici encore la femme doit se justifier, crier, geindre, se plaindre. Elle doit utiliser pour les contrer les mots et les idées de son adversaire. On rêve d'un "match retour" où l'on commencerait par la parole d'Audrey découvrant que Stan veut la quitter.

Car, non-dit sous-jacent, on sent, si l'on se réfère à une autre chanson, que Stan pourrait chanter à Audrey "Tu te laisses aller" et que Pascal Lambert porte inconsciemment ou consciemment les stigmates d'un certain machisme.

Mais sans doute, ce texte fleuve, qu'il faudrait lire avant ou après l'avoir entendu, charrie tout et son contraire et pourra être perçu par quelqu'un d'autre comme une apologie féministe. Reste sur scène l'expression d'une belle colère entre deux acteurs qui portent haut ce texte en fusion.

 

Philippe Person         
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# 17 mars 2024 : le programme de la semaine

De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché
et toujours :
"Scars" de Greyborn
"Rooting for love" de Laetitia Sadier
"Quel est ton monde ?" de Olivier Triboulois
"Letter to self" de Sprints
"TRNT best of 1993 2023)" de Tagada Jones
"Beyond the ridge" de Wildation
Quelques clips chez YGGL, Down to the Wire, Malween, Lame, For the Hackers et Madame Robert

Au théâtre

les nouveautés :

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14
et toujours :
"A qui elle s'abandonne" au Théâtre La Flêche
"Les quatres soeurs March" au Théâtre du Ranelagh
"Mémoire(s)" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"N'importe où hors du monde" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Quand je serai un homme" au Théâtre Essaïon

Du cinéma avec :

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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