S’il a fallu près de 4 années de battements avant de pouvoir entendre un nouvel album d’Ebony Bones, la chanteuse londonienne avait su ménager son effet, délivrant au compte-goutte des informations sur un éventuel album à venir.
Finalement de retour en août en 2013 avec un album intitulé Behold A Pale Horse, Ebony Thomas, de son vrai nom, apporte un nouveau chapitre épique à son histoire sonique. Et quel meilleur endroit pour débuter sa tournée européenne que la Maroquinerie, salle dans laquelle elle avait fait ses débuts il y a près de 7 années !
Les observateurs le faisaient remarquer, son second opus est généralement considéré comme plus sombre, pourtant sa déclinaison live n’en déborde pas moins d’énergie et réussit à nous livrer une facette bien plus rock'n roll de l’artiste.
La guitare campe donc un rôle prédominant dans cet album et ses arrangements s’invitent sur les titres les plus anciens de la discographie de la chanteuse. "The Muzik" ou l’ultra énergique "W.A.R.R.I.O.R" se parent alors d’une urgence nouvelle que vient doubler une indéniable euphorie. Basculant parfois dans la folie, Ebony, véritable rockeuse dans l’âme, exécute avec un brio scénique des titres un brin oppressant comme "Morphine For The Masses" ou "Neu World Blues" à l’aide d’une voix empreinte d’hystérie.
Et puisque dès les première minutes, Ebony s’élançait dans la fosse à la rencontre de son public, transformant celle-ci en une gigantesque aire de jeu, sur scène, ses deux danseurs donnent le change avec des déguisements à têtes de chevaux blancs ou formés d’un unique et gigantesque œil, à mettre en écho avec le nom de l’album et au titre "I See I Say".
Malgré la taille réduite de la salle (qui lui vaut tout son charme), Ebony fait son show, changement de tenues à l’appui. De fait, pareille à un diable en boîte, légèrement surexcitée et incapable de tenir en place, on la retrouve à sauter de gauche à droite, à se rouler par terre ou à usurper la place du batteur. Bref, sous ses mimiques, l’artiste s’amuse, voire embrigade le public et entraîne une trentaine d’âmes à danser sur scène, presque en transe et comme convertis à la messe dont l’artiste s’est imposée prêtresse. |