Après les précédents Micah P. Hinson and The…, sortie de ce nouvel opus …And The Nothing. Un album qui porte mal son nom tant c’est tout sauf rien, tant par le contenu que par l’histoire qui s’y rattache. Et puis on le sait depuis quelques temps déjà, Micah P. Hinson est un génie, torturé, mais un génie de première classe.
En à peine quelques minutes, quelques titres, il est déjà évident que pour les oreilles, c’est une pépite. Autant dire qu’au bout des 58 minutes, on est au-delà du chef-d’œuvre. Et dire que ce disque aurait pu ne pas être…
En effet, à l’été 2011, Micah a un grave accident de voiture. Si grave que le doute s’installe quant à l’usage de ses bras. Il décide finalement de terminer cet album, sans ses mains, grâce à quelques démos écrites avant son accident, et surtout grâce à de fidèles camarades (The Twilight Sad, entre autres). Peu de temps après, en studio à Santander, il enregistre avec divers musiciens locaux les 12 petites pépites de l’album.
"How are you just a dream ?" ouvre sur des sonorités à la fois blues et garage, le rêve éveillé commence et se poursuit avec "On the way home", puis les très lents et très beaux "The one to save you now" et "I ain’t movin'". Puis "The same old shit" nous remue petit à petit pour appréhender le morceau solaire au titre improbable "The life, living, death and dying, of a certain and peculiar L.J. Nichols". Suit le très mélancolique "Sons of the USSR". Très nostalgique aussi, et surtout intemporel. Un air qui vient de loin et qui donne l’impression de faire partie de nous, dès la première écoute. Plus romantique avec "God is good" ou "Love, wait for me", puis "The quill" qui donne cette impression émerveillée d’ouvrir une boîte à musique. Le tout s’achève avec "A million light years", petite valse amoureuse hors du temps : "I wish time would stay still for another day…".
"There’s only one name" : Micah P. Hinson. Hors du temps, hors-norme et haut les cœurs. |