Muddy Shivers, c’est un peu la version Palermo du delta Blues. Parce que c’est de là qu’Amandine Guinchard et Damien Felix ou plus exactement Catfish puisent clairement leurs influences en jouant une sorte de blues rock garage.
La pochette est sans équivoque : le duo cultive un côté, savamment calculé, vintage (robe des années 60 plutôt sexy, talons aiguilles pour elle, bretelles et rouflaquettes pour lui) dans un décorum délibérément miteux et d’un autre âge. Le duo semble miser sur une certaine énergie, des guitares entre blues et rock et sur la voix tout ce qu’il y a de bien rauque et puissante d’Amandine Guinchard.
Ce Muddy Shivers, sans être mauvais dans le fond, est beaucoup trop lisse et policé. Nous sommes bien loin ici de Skip James, Seasick Steve ou des Black Rebel Motorcycle Club. La production mais les compositions surtout manquent cruellement de sel, de sueur, de stupre et de ce petit supplément d’âme qui fait toute la valeur et la saveur de cette musique. Nous ne parlerons pas ici du jeu de guitares et des percussions à l’intérêt diaphane. Dommage car malgré quelques bons titres, "Black Coat", "My Daddy" ou "Not Alone", ce disque ne décolle véritablement jamais. Pour la mélancolie brute, la fièvre et le frisson, il faudra repasser. Du Palermo quoi… |