Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Changer constamment en lumière et en flamme
Théâtre Artistic-Athévains  (Paris)  mars 2014

Montage de textes de Michel Onfray conçu par Dominique Paquet dit par Thomas Cousseau dans une mise en scène de Patrick Simon.

Quand Grasset a commencé à publier Michel Onfray, on a pu penser un instant qu'un philosophe en chemise noire venait faire la paire avec un philosophe en chemise blanche.

Mais les amateurs de pugilat médiatique en ont été pour leurs frais : il n'y eut ni duo, ni duel. Onfray a laissé BHL à sa vaine gloire de philosopher sur les plateaux télés pour bâtir une œuvre et surtout pour la partager avec tous.

Dans "Changer constamment en lumière et en flamme", Dominique Paquet a eu la bonne idée de rassembler des textes de Michel Onfray, des textes autobiographiques qui éclairent son œuvre et ses choix de vie.

Quand Thomas Cousseau, tout en noir, pénètre sur une scène qui ne contient en son centre qu'un parallélépipède rectangle en tubulures métalliques mobiles, qui va se déformer au gré de ses récits douloureux, c'est tout le parcours de Michel Onfray qu'il s'apprête à proclamer.

Car, à l'heure où le philosophe normand fait l'objet de campagnes haineuses, ses mots, portés avec force et énergie par Thomas Cousseau, valent toutes les réponses circonstanciées.

Michel Onfray n'est pas né avec la cuillère philosophique dorée de ses "collègues". Son chemin chaotique d'enfant humilié, socialement promis au bagne du travail répétitif et à toutes les fatales soumissions qui l'accompagnent, force le respect.

Évidemment, ceux qui n'auront pas envie d'entendre les mots puissants d'Onfray, cette belle langue charriant dans un même élan du trivial et du lyrique, insinueront qu'il fait sa Cosette et répète Zola.

En fait, ce qui les dérange c'est que ce disciple de Pierre Bourdieu, dont il partage fièrement les origines populaires, puisse raconter que dans les années soixante, dites si glorieuses et si soixante-huitardes, il y avait encore des orphelinats dignes des temps hugoliens et des travailleurs qu'on aurait pu croire sortis de Germinal.

De cette position sociale impossible, Michel Onfray va s'extraire par un miracle : la découverte des mots, des livres et de la philosophie.

Chantre de cette métamorphose d'un enfant de peu en homme riche d'un savoir, d'autant plus précieux, qu'il a su le conquérir seul et les dents serrés, Thomas Cousseau fait vibrer la scène, change constamment les tubulures de ce parallélépipède dans lequel la pensée libertaire d'Onfray ne peut longtemps être enfermé.

Dans sa mise en scène, Patrick Simon se sert de temps à autre de vidéos en couleur, comme contrepoint à la noirceur du duo Cousseau-Onfray. Des visages sereins, saisis en gros plan, apparaissent sur un écran au dessus du parallélépipède et se reflètent en son intérieur. Les textes lus sont bien plus apaisés que ceux récitées par Thierry Cousseau.

On pourra discuter de l'intérêt de cette digression, mais elle a pour fonction de montrer que Michel Onfray, sans renier ses origines, a pu, en gagnant les rivages du savoir, se construire un destin d'homme sans trop de ressentiment.

"Changer constamment en lumière et en flamme", spectacle intense, sans concession, porté haut par la performance de Thomas Cousseau, est un hymne au feu intérieur d'un homme qui n'a pas besoin d'être un maître pour être un exemple.

 

Philippe Person         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :

Pas d'autres articles sur le même sujet


# 24 mars 2024 : Enfin le printemps !

Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Dans ta direction" de Camille Benatre
"Elevator angels" de CocoRosie
"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
"Five to the floor" de Jean Marc Millière / Sonic Winter
"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
quelques clips avec Bad Juice, Watertank, Intrusive Thoughts, The Darts, Mélys

et toujours :
"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché

Au théâtre

les nouveautés :

"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

et toujours :
"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14

Du cinéma avec :

"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=