Il vous est strictement impossible d'avoir raté les productions de ce londonien qui marque la blogosphère de par son omniprésence depuis près de deux années.
Mettant en écho volupté, romantisme et épisodes électroniques, le jeune musicien signe avec son premier album une entité légère et rêveuse, ne demandant plus que l'assistance de vos oreilles pour proprement s'envoler ou faire son trou, c'est selon. Ce n'est d'ailleurs pas sans raison que l'album est stylisé sous le titre Tremors, (tremblement, frissons, ballotements) bien que celui-ci ne serait se réduire à la seule énergie tellurique et va clairement fureter du côté du domaine d'Hélios.
Vous l'aurez donc compris, l'opus, à l'image de sa pochette, est lumineux et même les plus farouches notes électroniques dissimulées dans l'arsenal de SOHN ne sauraient complétement assombrir ce qui s'offre comme une véritable épiphanie sonique. Comment ne pas se sentir ses ailes poussées sur des titres comme "Tremors", façonnés avec une passion empirique où le léger falsetto du musicien laisse peu à peu place à des constructions se complexifiant au fur et à mesure ?
Ailleurs, il titille sans vergogne la porosité entre les frontières séparant l'électronique du r'n'b ("Veto") et met en place des mélodies polymorphes. Un peu comme le chaînon manquant (et parfois même plus assumé) entre Tom Krell de How To Dress Well (ou Arthur Ashin de Autre Ne Veut) et les ambiances "dancefloor" léchées d'un T. E. E. D. D'ailleurs les deux musiciens et producteurs britanniques se retrouvent aussi à produire pour les mêmes artistes tel que Banks.
Hasard qui n'ira pas vraiment plus loin, puisque T. E. E. D. s'acharne à entraîner les corps jusqu'au bout de la nuit, quand SOHN façonnera volontiers de tendres mélopées avec sa voix. Ainsi, qu'importe les constructions osées dans le genre de "The Wheel" puisque l'oreille retiendra surtout le chant cristallin de SOHN.
Car au-delà des mélodies aux constructions complexes et alambiquées qui sont pléthore sur l'album, le simple accompagnement de piano de "Paralysed" suffira à convaincre de la puissance émotive et sonique dont est capable SOHN sur son premier album. |