Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Orphelins
Le Centquatre  (Paris)  juin 2014

Comédie dramatique de Dennis Kelly, mise en scène de Chloé Dabert, avec Servane Ducorps, Sébastien Eveno et Julien Honoré.

En adaptant Dennis Kelly, auteur anglais contemporain en vogue, Chloé Dalbert était certaine d'avoir une pièce forte, bien écrite, riche en stéréotypes et suffisamment "sujet de société" pour nourrir les discussions d'après spectacle.

"Orphelins", d'après ce qu'on peut en déduire de la version qu'elle propose, aborde la question du racisme en cherchant à comprendre comment un trio d'Anglais bien moins que moyens peut participer activement ou passivement à l'assassinat, précédé d'une séance de torture, d'un "Pakistanais".

S'y greffe une question récurrente : est-ce que le fait que deux des protagonistes aient été orphelins, donc pour certains déterminés socialement à reproduire le malheur qu'ils ont subi, peut avoir une incidence sur ce meurtre ? Malheureusement, Chloé Dalbert ne s'intéresse pas vraiment à cet aspect "politique" de son histoire, ou alors de manière allusive.

Elle lit "Orphelins" comme un "thriller noir", un suspense "hitchcockien", presque une comédie anglaise satirique. Pour rendre proche le drame macabre, la scène se passe dans un carré où le public est aux premières loges, massé sur chacun des côtés.

Le carré est divisé en trois parties : la partie droite est la salle à manger où se dresse une table encombré de victuailles, la partie gauche se subdivise en une chambre avec un lit et un salon avec un canapé. L'action se passe principalement dans la salle à manger et les personnages vont parfois se reposer ou téléphoner dans les deux autres pièces.

Si ce dispositif joue efficacement sur la proximité des comédiens et du public, il s'avère décevant puisqu'aucune circulation interne n'est vraiment indispensable. On a donc l'impression d'assister à une "lecture" de la pièce plutôt qu'à une mise en espace.

Ce sentiment est renforcé par le jeu des trois excellents comédiens (Servane Ducorps, Sébastien Eveno et Julien Honoré) à qui il n'est demandé aucune ambiguïté dans leurs personnages.

"Orphelins" est pourtant un texte très ambigu, loin de la lecture bien-pensante et progressiste qu'en fait Chloé Dabert à la satisfaction quasi-générale de son public. Dennis Kelly, eu égard à la situation qu'il crée, ne semble pas un émule de Ken Loach ou de Charles Dickens.

On ne sent pas chez lui de réelle compassion pour ces "orphelins", qui seraient plutôt des "salauds de pauvres", des petits personnages médiocres et sans envergure qui, par désœuvrement, peuvent commettre un meurtre gratuit.

Dès lors, il paraît critiquer l'idée qu'on puisse mettre sur le tapis la question de leur propre malheur comme cause de leur forfait. On l'entend déjà presque murmurer l'antienne sur ces "naïfs de gauche" qui ont en bouche la "culture de l'excuse".

Est-ce qu'on peut alors en déduire qu' "Orphelins" est une oeuvre cynique cachant sa vision élitiste derrière un discours apparemment humaniste ?

En tout cas, on n'aura du mal à trouver ce théâtre progressiste et à accepter que, par un tour de passe-passe ou par une mauvaise compréhension du texte, puissent s'y trouver des correspondances avec la France d'aujourd'hui. Au contraire, on pourra s'inquiéter que les thèmes nauséabonds qu'elle contient puissent n'être que des éléments narratifs pour nourrir un "thriller" théâtral.

 

Philippe Person         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :

Pas d'autres articles sur le même sujet


# 19 mars 2023 : Motion de culture

Tout fout le camp en ce moment. En attendant des jours meilleurs, accrochons nous et noyons notre chagrin dans la culture !Cc'est parti pour le sommaire de la semaine en commençant par le replay de la 63eme Mare Aux Grenouilles.

Du côté de la musique :

"Your mother should know, Brad Mehldau plays the Beatles" de Brad Mehldau
"Soul tropical" de David Walters
"Embers" de Embers
"Le courage" de Julie Rey et Adrien Desse
"Nuit blanche" de Anodine
"Désequilibre" de Bilbao Kung Fu
"Elements" de Foehn
"La Sagrada" de Natalia Doco
"Red cloud" de Red Cloud
"Isla" de Simon Moullier
et toujours :
"Sound of Eymet" de Adrien Chicot
"O futuro é mais bonito" de Anna Setton
"Vertigo" de Bipolar Club
"W.A. Mozart : The prussian quartets" de Chiaroscuro Quartet
"Principia" de En Attendant Ana
"Charivari" de Marcel
"111" de One Shot
"A very big lunh" de Papanosh
"Brothers & Sisters" de Steve Mason
"Screamers" de Treponem Pal

Au théâtre :

les nouveautés de la semaine :
"Dans la solitude des champs de coton" à l'Espace Cardin
"House" au Théâtre de la Colline
"Oeuvrer son cri" au Théâtre de la Cité Internationale
"Le silence et la peur" au Théâtre de la Colline
"Tom na Fazenda" au Théâtre Paris-Villette
"Petites histoires de la démesure" au Théâtre Les Déchargeurs
"Apocalipsync" au Théâtre du Rond- Point
"Weber à vif" à La Scala
"HPNS" au Théâtre La Reine Blanche
"Marée haute" au Théâtre Le Lucernaire
"Rémi Larrousse - Confidences d'un illusionniste" au Théâtre Le Lucernaire
"Opération Kortex" à La Folie Théâtre
"Patricia Lelouebec - Sauver le monde" au Théâtre Les Déchargeurs
"La Langue des Cygnes au Théâtre 71 à Malakoff
les reprises :
"Nagasaki" au 100ECS
"Maupassant, Octave et moi" au Théâtre de Poche-Montparnasse
"Maya, une voix" au Lavoir Moderne Parisien
"Al Atlal, chant pour ma mère" au Théâtre 14
et une sélection des autres spectacles à l'affiche

Expositions :

"Giovanni Bellini - Influences croisées" au Musée Jacquemart-André
dernière ligne droite pour :
"Capitales" à l'Hôtel de Ville de Paris
"Yves Klein intime" à l'Hôtel de Caumont
et les autres expositions à l'affiche

Lecture avec :

"Les nageurs de la nuit" de Tomasz Jedrowski
"Les grands ministres de Habsbourg" de Jean Paul Bled
"Le petit roi" de Mathieu Belezi
"Il ne doit jamais rien m'arriver" de Mathieu Persan
et toujours :
"Un paradis en enfer" de Rebecca Soinit
Rencontre avec Taous Merakchi & Da Coffee Time
"Coven" de Taous Merakchi & Da Coffee Time
"Les autres gens ne sont pas des gens comme nous" de J.M. Erre
"Le passager" de Cormac McCarthy
"La guerre sainte de Poutine" de Sébastien Boussois & Noé Morin

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=