Yann Guillo est un jeune homme à la trentaine dépassée, habitant Paris, on le connaissait sous le sobriquet de Bovary, il revient sous le pseudonyme Saint Amour. Il vit en 2014 mais il pioche ses influences dans ces années qu’il n’a pas connues mais avec lesquelles il s’est forgé son identité musicale. On ira donc réécouter s’il le faut les Beatles, les Beach Boys, Chris Bell (Big Star) ou Nick Drake.
Il plane une belle mélancolie tout du long de cet album, une mélancolie enveloppante, une chaleur humaine communicative, on a envie d’être bien, enfoncé dans un canapé trop grand, tout en écoutant cet album, un verre de Saint Amour (l’une des 10 AOC du Beaujolais), bien entendu, à la main.
Pour ce projet, il est seul derrière tous les instruments et son ordinateur. Il a écrit 12 pépites au reflet rubis, où de délicats arômes de fruits rouges se dégagent. Album fruité, particulièrement très agréable à l’oreille, il saura vous séduire encore plus dans le temps. Un son voluptueux et profond, c’est ce qui caractérise cette première cuvée de Saint Amour. Un album au potentiel déjà incroyable pour un si jeune artiste ! De "Dear Lady Adelaide", avec son riff de guitare qui reste en tête, son timing pop parfait et ses claviers, en passant par "Shooting Star", où la voix douce de Yann vous emmène dans des contrées perdues et cotonneuses. On aime sa voix perchée. Pour atterrir tranquillement sur les genoux de "Annabelle's Dream" qui aurait pu être écrit par le groupe anglais des années 90 The Boo Radley’s.
Laissez-vous séduire par cet artiste, en un clic vous pouvez écouter Songs for those who did not lose their brains in the computer age, son album sur sa page Bandcamp et surtout le soutenir en achetant son disque autoproduit. Heureusement la France recèle de ce genre d’artiste, il serait malheureux qu’ils disparaissent, non ? |