Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Festival de Beauregard #6 (édition 2014) - dimanche
Bess - Portier Dean - Seasick Steve - Yodelice - Agnes Obel - Breton - Damon Albarn - John Butler Trio - Pixies  (Hérouville St-Clair, Normandie)  du 4 au 6 juillet 2014

Ce troisième jour commence avec la pop atmosphérique des perpignanais de Bess.

Les quatre garçons en noir sont la révélation du festival Les Déferlantes avec lequel Beauregard a un partenariat. Alors que le soleil est revenu, Bess, la voix mise en avant, nous offre de recommencer le festival en douceur, tranquillement assis dans le foin généreusement éparpillé sur le site suite aux averses de la veille. Devant la réaction enthousiaste du public, pourtant encore clairsemé, le chanteur lance un "On n'aura pas fait la route pour rien" visiblement ravi de l'accueil normand.

La prestation des vainqueurs du tremplin régional AÖC de cette année, Portier Dean, est aussi accueillie chaudement par le public qui a migré vers la scène B.

Leur folk soutenue par un chanteur à la voix chaude et une rythmique lente et lourde évoque les grands espaces d'outre-Atlantique. Une belle surprise, toute en émotion et en finesse.

"Jesus, I got to write a song about dinkin' wine" lance le barbu Seasick Steve après une généreuse rasade de rouge à même la bouteille après la toute première chanson.

L'ambiance est tout d'un coup plus rustique sur le site de Beauregard. Le blues des deux barbus, un vieux hobo suédois à la batterie, Steve à la guitare et à la voix, fait réagir le public comme des beaux diables qui crient, tapent dans leurs mains, rugissent. Du gros blues velu qui tache comme on l'aime.

Quand Steve ôte sa chemise à carreaux, on entend des "à poil". Vu déjà ceux qui lui tombent du menton, on se demande à quoi s' attendre s'il décide de retirer son Marcel et sa salopette de pêcheur de crevettes.

Il va chercher une spectatrice dans le public pour lui chanter une romance, mais la chanson tarde à commencer en raison d'un problème de jack sur la guitare. Le voilà obligé d'aller changer d'instrument, car même en versant du vin rouge dans la prise de la guitare, seuls des craquements en sortent. La bouteille a subi un sort en une heure de concert.

Pour finir, il reprend le classique "Baby please don't go" popularisé par Ray Charles, puis "Keepin' on, keepin' on" en jouant sur un banjo trafiqué à partir d'un carburateur de bagnole. Une ambiance de dingues, toutes les générations sont là et à fond pour ce blues à la Bo Diddley.

A la fin, malgré les rappels, Seasick Steve ne peut entamer un nouveau morceau. Alors il prend le micro : "On ne peut plus jouer mais on peut venir vous serrer la main". Et le vieux bluesman de descendre dans le crash barrier pour serrer les mains des premiers rangs. Pendant plus de cinq minutes, les spectateurs viendront le toucher et prendre des photos alors que le concert de Yodelice a déjà commencé en face.

Est-ce d'avoir vu Yodelice se la jouer tête-à-claque en interview un peu plus tôt dans la journée, ou est-ce le contraste entre sa pâle pop zepplinnienne et l'authenticité d'un Seasick Steve juste avant, je ne tiens même pas le temps d'une chanson devant le chanteur à minettes pseudo-gothique échappé d'une émission de télé réalité. Maxim Nucci, l'ex de Jennifer, peut faire croire qu'il fait désormais du rock mais c'est quand même peu crédible. Le produit est propre car il est entouré de musiciens de qualité, mais derrière l'emballage ça sent quand même un peu le produit frelaté.

De toute façon, c'est l'heure de la conférence de presse du festival. Les chiffres tombent : 80.000 spectateurs sur les trois jours plus la soirée du jeudi du concert de Stromae. Mieux que ne l'espéraient les organisateurs.

Quant aux actions menées par les intermittents du spectacle pour sensibiliser les spectateurs à leur situation, elles ont rencontré un accueil favorable de la part des festivaliers.

Agnes Obel était déjà venue à Beauregard trois ans avant et en gardait un excellent souvenir. C'était déjà sous le soleil, mais la formation a changé. Accompagnée cette fois de deux violoncellistes et d'un violon, elle au piano, le quatuor fonctionne à merveille.

Les chansons du premier et second album sont répartis de manière uniforme durant le set. Agnes en robe blanche, séduit sans effort un public acquis, ce qui est rare en festival. "Down by the river" sera néanmoins la chanson la plus acclamée par un public qui écoute religieusement la blonde danoise. Il y avait moins de magie que trois années auparavant sur cette même scène, mais la prestation de la scandinave restera un des moments forts de cette édition. A une des fenêtres du château de Beauregard, on aura aperçu Damon Albarn, lui aussi visiblement enthousiasmé par le concert d'Agnes Obel.

Breton apparaissent sur la scène B, très attendus par leur public.

Cependant, en raison d'une autorisation d'accès aux crash barriers limité à cinq photographes des médias partenaires du festival, je me vois contraint de me placer dans le public afin de pouvoir proposer quelques photos du concert de Damon Albarn à Froggy's Delight. A la lecture des tweets et en écoutant les conversations des festivaliers, on apprendra que le concert de Breton a soulevé l'enthousiasme des plus jeunes, les plus anciens ayant trouvé que le groupe n'amenaient pas grand-chose de neuf malgré l'énergie.

Damon Albarn a donné LE CONCERT de Beauregard 2014. Son nouvel album Everyday Robots est un bijou de proximité avec l'artiste, tout comme le concert qu'il a donné. Au piano ou à la guitare.

Devant à la voix, on le sent attentif généreux, à l'écoute. A l'écoute du public et de ses musiciens. Accompagné d'un clavier, un guitariste, un batteur, un bassiste, cinq choristes, un trompettiste, un rappeur, il donne tout ce qu'il a.

Seasick Steve est venu voir le concert, assis entre la scène et les crash barriers. "Out of time" de Blur, tout à fait dans l'esprit intimiste du nouvel album, fait frissonner les spectateurs.

Puis le voilà qui se lance dans un "Clint Eastwood" d'anthologie. La chanson de Gorillaz électrise le site. C'est la folie. Devant moi, Seasick Steve s'est levé et danse. Damon Albarn a offert une heure de bonheur à l'état pur aux festivaliers normands.

Après ça, difficile de se motiver pour le John Butler Trio dont le dernier album, Flesh and Blood, m'a pourtant convaincu. A force de courir d'une scène à l'autre, il est 22h30 et je n'ai pas encore pris ma première bière, ce qui est un crime de lèse-festival.

Je rattrape donc cet oubli et me place déjà pour les Pixies. De loin, le son du John Butler Trio me fait regretter de ne pas avoir plus d'énergie.

Entre le concert de décembre dernier à l'Olympia et le concert à Beauregard, on avait l'impression de deux groupes différents.

Frank Black s'est laissé pousser la barbe, ce qui lui donne un faux air de Pruitt Taylor Vince.

La nouvelle bassiste, Paz Lenchantin, assure. Elle se rapproche souvent de David Lovering à la batterie pour être bien en phase. Quant à la voix, plus aiguë que celle de Kim Deal, elle répond avec assurance aux cris de Frank Black.

Les Pixies jouent quasiment à la note près leurs morceaux comme sur disque, mais là Joey Santiago se lâche, fait traîner sa guitare sur la scène sans qu'on sache exactement pourquoi.

Le visage de Frank Black s'est même carrément illuminé d'un énorme sourire à l'adresse de Joey Santiago durant le concert, ce qui n'est pas dans les habitudes du personnage.

Là encore, comme avec Damon Albarn auparavant, c'est la générosité qui transforme ce concert en un grand moment.

Les nouvelles chansons, extraites de Indie Cindy, se glissent dans la setlist sans déranger. Mais ce sont bien entendu les standards "La isla de la encanta", "Tame", "Debaser", "Here Comes Your Man" et tous les autres qui font bouger le public massé devant la scène principale. Les Pixies ont été énormes.

En conclusion, on peut dire que le site, l'organisation (hormis pour l'accès aux crash barriers des photographes), l'ambiance et la programmation du festival sont vraiment les points forts de Beauregard. Cette édition 2014, qui semblait sur le papier moins pointue que celle de l'an passé, a réservé de grands, gros et beaux morceaux de vie et d'échange. Encore cette année, on repart en disant "Merci, John Beauregard ! Et à l'année prochaine."

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

Festival de Beauregard en concert au Festival de Beauregard #6 (édition 2014) - samedi
Festival de Beauregard en concert au Festival de Beauregard #6 (édition 2014) - vendredi
Festival de Beauregard en concert au Festival de Beauregard #7 (édition 2015) - Vendredi
Festival de Beauregard en concert au Festival de Beauregard #7 (édition 2015) - Samedi
Festival de Beauregard en concert au Festival de Beauregard #7 (édition 2015) - Dimanche
Festival de Beauregard en concert au Festival de Beauregard #8 (édition 2016)
Festival de Beauregard en concert au Festival de Beauregard #8 (édition 2016) - vendredi 1er juillet
La chronique de l'album Ancient Majesty de Portier Dean
Portier Dean en concert au Festival Beauregard #6 (édition 2014)
La chronique de l'album You Can't Teach An Old Dog New Tricks de Seasick Steve
La chronique de l'album Keepin’ The Horse Between Me And The Ground de Seasick Steve
Seasick Steve en concert au Festival des Inrocks Motorola 2007
Seasick Steve en concert au Festival des Inrocks iDTGV 2008
Seasick Steve en concert au Grand Mix (21 novembre 2009)
Seasick Steve en concert au Festival Pukkelpop 2010 (jeudi 19 août 2010)
Seasick Steve en concert au Festival Rock en Seine 2011 - Programmation du vendredi
Seasick Steve en concert à L’Alhambra (vendredi 18 octobre 2013)
Seasick Steve en concert au Festival Les Eurockéennes de Belfort #27 (édition 2015) - Samedi 4
Seasick Steve en concert au Festival Lollapalooza Paris #1 (édition 2017) - Dimanche
Seasick Steve en concert au Festival Les Vieilles Charrues 2017 - du vendredi au dimanche
La chronique de l'album Tree of life de Yodelice
Yodelice en concert au New Morning (15 octobre 2008)
Yodelice en concert au Festival Paroles et Musiques #19 (2010) - dimanche
La chronique de l'album Philarmonics de Agnes Obel
La chronique de l'album Aventine de Agnes Obel
La chronique de l'album Citizen of Glass de Agnes Obel
Agnes Obel en concert au Festival Beauregard #3 (édition 2011) - Samedi
Agnes Obel en concert au Festival Europavox 2017 - Vendredi 30 juin
La chronique de l'album Other People's Problems de Breton
La chronique de l'album War Room Stories de Breton
Breton en concert à Cadran Breton (10 janvier 2004)
Breton en concert au Festival Art Rock 2012 - vendredi, samedi et dimanche
Breton en concert au Festival La Route du Rock #22 (samedi 11 août 2012)
Breton en concert à Pitchfork Music Festival #2 (édition 2012) - samedi 3 novembre
Breton en concert au Festival Les Vieilles Charrues 2014 - Samedi
Breton en concert au Festival Fnac Live #4 (édition 2014)
L'interview de Breton (samedi 3 novembre 2012)
L'interview de Breton (février 2014)
La chronique de l'album Democrazy de Damon Albarn
Damon Albarn en concert au Festival Les Vieilles Charrues 2015 - Du jeudi au dimanche
John Butler Trio en concert à l'Astrolabe (16 mars 2006)
John Butler Trio en concert au Festival Le Printemps de Bourges 2007 (vendredi)
John Butler Trio en concert au Festival Le Cabaret Vert #11 (édition 2015) - samedi 22 août
John Butler Trio en concert au Festival Beauregard #11 (édition 2019)
John Butler Trio en concert au Festival Beauregard #11 (édition 2019) - Jeudi 4 juillet
La chronique de l'album Bagboy de Pixies
Articles : Listen in Bed - Kim Deal a-t-elle quitté les Pixies pour ne pas finir coincée dans un musée ? (avec Guill
Pixies en concert au Zenith / Parc des Princes (14 et 15 juin 2004)
Pixies en concert au Festival des Vieilles Charrues 2006 (dimanche)
Pixies en concert au Festival International de Benicassim 2006 (vendredi)
Pixies en concert à Zénith (jeudi 15 otobre 2009)
Pixies en concert à Zénith (jeudi 15 otobre 2009) - 2ème
Pixies en concert au Festival Les Eurockéennes de Belfort #26 (édition 2014) - vendredi
Pixies en concert au Festival Les Vieilles Charrues 2016 - du vendredi au dimanche

En savoir plus :
Le site officiel du Festival Beauregard
Le Myspace du Festival Beauregard
Le Facebook du Festival Beauregard

Crédits photos : Diane Hion (Toute les séries sur Taste of Indie) sauf Damon Albarn par Laurent Coudol.


Laurent Coudol         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :

• A écouter aussi sur Froggy's Delight :

Agnes Obel (2 septembre 2010)


# 13 octobre 2024 : Sur un malentendu ca peut marcher

Le replay de la MAG#91, du théâtre, du cinéma, de la musique, de la littérature, c'est parti pour notre sélection de la semaine...Pensez aussi à nous suivre sur nos réseaux sociaux.

Du côté de la musique :

"The new sound" de Geordie Greep
"Tomorrow can wait" de King Crab
"Rien ne presse" de Laurent Benitah
"Coeur de cible" de Lofofora
"Chance" de Miki Yamanaka

et toujours :
Bertrand Betsch en concert à la Manufacture Chanson
"Sway" de Headcharger
"Norna" de Norna
"Endorphine" de Clemix

"Spectacle Daisy the great VS Tony Visconti" de Daisy The Great
"Jamais plus" de Faut qu'ça Guinche
"New internationale" de Kit Sebastian
"Rivière" de Mirabelle Gilis
"Lost & found" de Raul Midon
"Soft Tissue" de Tindersticks
"Probably for nothing" de Two Trains Left
Nouvelle saison du Morceau Caché ! nouvel épisode "Passerelles, Partie 3"

Au théâtre :

"Le choix des âmes" au Théâtre des Gémeaux Parisiens
'La double inconstance" au Théâtre Le Lucernaire
"ADN" au Théâtre Michel

"Variations Pirandelliennes" au Théâre de Poche Montparnasse
"Dany Parmentier, gourou" au Petit Palais des Glaces
"Formica" au Théâtre des Gémeaux Parisiens
"Les liaisons dangereuses" à la Comédie des Champs Elysées
"Lettres d'excuses" au Théâtre Le Lucernaire
"The loop" au Théâtre des Béliers Parisiens
"Sur tes traces" au Théâtre de La Bastille
"L'art de ne pas dire" au Théâtre Saint-George
"Belvédère" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"La longue route" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"Les marchands d'étoiles" au Théâtre Le Splendid
"Rentrée 42 Bienvenue les enfants" au Théâtre Comédie Bastille
des reprises :
"Nulle autre voix" au Lavoir Moderne Parisien
"Fini la comédie" au Théâtre Montmartre Galabru
"Les vengeurs, le flower killer" à la Divine Comédie
"Aymeric Lompret, Yolo" au Théâtre de la Renaissance
"Du bonheur de donner" au Théâtre La Scala
"Les fourberies de Scapin" au Théâtre Lepic
"Frida" à la Manufacture des Abbesses
"La parure" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Looking for Jaurès" au Théâtre Essaïon
"Pourquoi Camille ?" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Van Gogh, deux frères pour une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Glenn naissance d'un prodige" au Théâtre Montparnasse
"Majola" au Théâtre Essaïon
"Gisèle Halimi, une farouche liberté" au Théâtre La Scala
"L'odeur de la guerre" au Théâtre La Scala
"Le premier sexe" au Théâtre La Scala

Du côté de la lecture :

"Bonheur d'occasion" de Gabrielle Roy
"Histoire de la guerre en infographie" de Julien Peltier, Vincent Bernard & Laurent Touchard
"Hurlements" de Alma Katsu
"L'armée allemande 1870-1945" de Benoit Rondeau
"Le paradis des fous" de Richard Ford
et toujours :
"Les voisins" de Diane Oliver
"18 Barnfield hill" de Robert Goddard
"Histoire de l'Europe, Tome 1" de Violaine Sebillotte Cuchet
"Only lovers left alive" de Dave Wallis
"Amours manquées" de Susie Boyt
"Blackouts" de Justin Torres
"Emanciper ou contrôler" de Pascal Clerc
"Le débarquement de Provence" de Claire Miot
"Les présences imparfaites" de Youness Bousenna
"Seul restait la forêt" de Daniel Mason

Il est toujours temps d'aller au cinéma ou regarder un bon film :

nouveauté :
"Terrifier 3" de Damien Leone
"Papa est en voyage d'affaires" de Emir Kusturica

"Gondola" de Veit Helmer
"Aventurera" de Alberto Gout
"Karmapolice" de Julien Paolini
un DVD avec "Berlin boys" de David Wnendt
"Saravah" de Pierre Barouh
"La récréation de juillet" de Pablo Cotten et Joseph Rozé
"El profesor" de Marie Alché & Benjamin Naishtat
"Six pieds sur terre" de Hakim Bensalah
"Nouveau monde" de Vincent Capello
et toujours :
"La Gardav" de Thomas et Dimitri Lemoine
"Heroico" de Davis Zonana
"Roqya" de Saïd Belktibia
"L'esprit Coubertin" de Jérémie Sein

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=