Death Vessel est le groupe d'un seul homme, Joel Thibodeau, signé chez Sub Pop et auteur de trois albums depuis 2007. Island Intervals sort néanmoins 6 ans après son prédécesseur Nothing is precious enough for us.
Longue attente donc mais un résultat à la hauteur. Le garçon a pris le temps de faire bien les choses et de bien s'entourer, notamment de Jonsi, c'est-à-dire le chanteur de Sigur Rós et d'Alex Sumers, producteur et compagnon de Jonsi et membre du beau duo Jonsi & Alex. Bref, tout cela semble s'être fait plutôt naturellement, sans pression et avec beaucoup d'application.
Le résultat est donc à la hauteur de l'attente. Le disque est très réussi, la voix de Joel toujours aussi étonnante (difficile avant d'avoir vu ce grand gaillard aux cheveux longs avec ses faux air d'Evan Dando de s'imaginer qu'il s'agit bien de lui qui chante. Sur ce point là, on comprend ce qu'il peut y avoir comme atomes crochus artistiques entre lui et Jonsi) est évidemment la pièce maîtresse de l'ensemble.
Ni vraiment pop, ni totalement folk, encore moins electro, il est difficile de classer la musique de Death Vessel. Sachez quand même que cela n'a rien à voir avec la musique de Sigur Rós malgré le travail commun, pas même sur le titre "Ilsa down" sur lequel chante Jonsi de sa voix évidemment reconnaissable entre 1000 mais qui ne dénote pas tant que cela avec celle de Joel. Il s'agit d'un magnifique titre par ailleurs que je ne saurais trop vous conseiller d'écouter en premier si vous devez vous faire une idée rapide de l'album avant de l'acquérir.
Si le ton de l'ensemble est plutôt à la mélancolie, on ne manquera pas de taper du pied sur ces mélodies qui bizarrement sont plutôt entraînantes. Entendons-nous, un entrain relatif, un sentiment de joie plus proche du bien-être contemplatif que d'une envie irrépressible de se mettre à danser en gesticulant de toute part.
Autant porté par les mélodies délicates (et le son impeccable aussi qui apporte beaucoup de profondeur aux morceaux) que par la singulière voix de Joel Thibodeau, on se laisse aller sans peine à l'écoute de ce troisième disque de Death Vessel, avec le secret espoir que le prochain sorte avant que celui-ci ne soit usé jusqu'à la corde. |