Joseph Fisher (aka Antoine Bourguilleau) est un homme comme toi ou moi, une guitare, quelques accords. Sa musique, c’est quatre-vingt pulsations, quatre-vingt fois la vérité, ou les méchantes vérités plutôt, par minute.
En 5 titres, allant de "Pas Gentil" à "Rien à Foutre", et en moins de vingt minutes, Joseph Fisher en poète contemporain nous dessine les contours de la vie, de l’amour, avec une pointe de cynisme mais avec un véritable sens de l’à-propos. Une main d’ours mais une patte de velours aussi. Touchant car juste.
Sa musique est littéraire, très écrite mais avec également un côté apollinien. On sent la plume de celui qui aime écrire. Son folk est âpre, minimal, baigné d’une véritable culture musicale anglo-saxonne (Bill Callahan, Morrissey, le Velvet Underground) et aux mélodies épineuses. Si ici on trouve pop moderne et avec une certaine classe post nouvelle vague, il s’accompagne à la guitare pour chanter seul, il sait aussi s’entourer de belles voix (Bandit Bandit, Junie Tyne, Pollyanna…) pour quelques reprises à ne pas piquer des hannetons.
Il n’est pas gentil, il n’en a rien à foutre, il souhaite avoir ta peau et n’aime pas trop les villes nouvelles, celles qui véhiculent tant de choses bonnes comme mauvaises mais il est à découvrir. Assurément. |