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Clint Eastwood  juin 2014

Réalisé par Clint Eatswood. Etats Unis. Biopic. 2h14 (Sortie le 18 juin 2014). Avec John Lloyd Young, Vincent Piazza, Erich Bergen, Michael Lomenda, Donnie Kehr, Mike Doyle et Christopher Walken.

L'accueil critique des plus réservés voire négatif reçu par "Jersey Boys", le 33ème long métrage de Clint Eatswood, doublé d'un relatif insuccès commercial, faute semble-t-il d'avoir trouvé son public, résulte sans doute d'une méprise quant au registre du film présenté comme la transposition filmique d'une comédie musicale.

En l'occurrence, une comédie musicale éponyme surfant sur la vague du "jukeboxe musical", basé sur l'histoire d'un groupe, initiée à la fin des années 1990 avec "Mamma Mia !", qui, depuis 2005, sévit avec succès tant à Broadway qu'en tournée internationale et qui relate l'histoire d'un boys band étasunien légendaire des années 1950-1960, The Four Seasons, quatuor au nom sans doute inconnu dans l'Hexagone même si nombre de leurs tubes, des "hits" à l'époque, tels "Sherry" ou "Can't take my eyes off of you" avec son inoxydable refrain "I love you baby", résonnent dans l'oreille collective.

Certes, Clint Eatswood qui n'est pas à l'origine du projet, est tenu par le scénario élaboré par l'écrivain Rick Elice et le scénariste Marshall Brickman pour l'opus musical, mais le malicieux septuagénaire a su se l'approprier en usant de sa liberté de création et en y instillant sa patte à travers l'acte de filmage pour le tirer vers le film d'auteur.

Ainsi, il ne s'agit ni d'une comédie musicale ni d'un biopic standard mais d'une comédie dans laquelle il explore la veine parodique à la manière Tarentino, cinéaste partioculièrement apprcéié de Clint eatswood - c'est sous la présidence de ce dernier que le précédent a reçu en 2004 la Palme d'or au Festival de Cannes qu iscelle sa reconnaissance internationale - parodie de ce qui concourt à la mythologie étasunienne tout en rendant hommage à l'Histoire de l'Amérique par le véhicule de la musique populaire comme vecteur de transmission.

Et avec l'utilisation d'un filtre sépia, y souffle une douce brise de nostalgie proustienne envers une époque révolue qui, de surcroît, lui est chère, celle de sa jeunesse, Clint Eatswood a 20 ans en 1950.

Vu sous cette focale, ce film truffé d'humour et de scènes hilarantes qui ne prétend pas au réalisme naturaliste d'autant qu'en la forme il constitue un flash-back linéaire ponctué d'encarts narratifs distillés successivement par chacun des quatre personnages principaux, s'avère réussi et jubilatoire.

Il démarre sur les chapeaux de roue sur l'air de "Oh, What a Night" adapté en français pour Claude François sous le titre "Cette année-là". Outre-Atlantique, ces années-là sont celles de l'American way of life, de l'inféodation nationale à la Mafia et, au plan musical, dans la quartier italien de la ville de Newark dans le New Jersey, de la variété vintage avec ses mélodies sirupeuses à la sauce italienne hybridée d'une version "blanche" du "Doo-wop" des quartets de barbershop.

Pour les jeunes italo-américains de troisième génération toujours englués dans le prolétariat, comme l'énonce l'un des protagonistes, Tommy De Vito (Vincent Piazza), l'avenir se résume en trois propositions : s'engager dans l'armée, et risquer de se faire tuer, devenir mafieux et également risquer de se faire tuer ou s'en sortir en devenant "famous" c'est-à-dire une célébrité.

Tommy De Vito, c'est le meneur, frimeur, grande gueule et macho, as de l'embrouille et roi du négoce de "tombés du camion" au beau pedigree de petit truand poursuivi par la guigne, à la fois malin et bête au point de vouloir embarquer dans un coffre de voiture un coffre fort grand format plus lourd que le véhicule.

Par ailleurs guitariste, il compte bien parvenir à la notoriété grâce à la musique et joue avec son copain bassiste Nick Massi (Michael Lomenda) dans de petites formations toutes aussi éphémères que médiocres jusqu'au jour où il recrute le jeune Frankie (John Lloyd Young), le futur Franckie Valli ui deviendra le leader vocal du groupe The Four Seasons, jeune apprenti-coiffeur doté d'une étonnante voix de fausset qui ambitionne d'égaler un autre Frank, un compatriote lui aussi natif du New Jersey, Frank Sinatra, dont la photo trône à côté de celle du pape au dessus du buffet familial.

Avec l'intégration de Bob Gaudio (Erich Bergen), compositeur inspiré qui sait saisir l'air du temps et négocier le virage du rock'n'roll et du twist, voilà les quatre garçons en route vers la gloire.

La trame principale constituée des tribulations sur deux décennies des Four Seasons qui, comme tous les groupes, finira par splitter à cause de divergences artistiques, de conflits d'ego et surtout, en l'espèce, d'argent, les frasques de Tommy le flambeur conduisant à la faillite, permettent à clint Eatswood d'aborder, dans un univers chromo "Happy days", ses thématiques de prédilection que sont, entre autres, lle destin individuel au sein d'un groupe, qui n'est que le juxtaposition opportuniste d'intérêts personnels, les pièges du rêve américain, les "feel-good movies", la musique populaire américaine et l'exaltation des valeurs nobles.

Sont également évoqués la frileuse industrie du disque qui laisse aux radios et au clubs le soin de défricher le terrain avant d'exploiter la pépite révélée, la vie d'artiste peu compatible avec une vie de famille et les pièges du rêve américain.

De plus, il y greffe des parodies exubérantes comme la vision quasi sulpicienne de la mafia, paternaliste "à l'ancienne" avec le parrain local qui joue le monsieur bons offices (extraordinaire composition de Christopher Walken tour à tour momifié, halluciné et hébété) ou version partners usuriers anonymes représentés par un factotum en costume trois pièces, le fameux "code de l'honneur" et des clins d'oeil amusés au cinéma américain, dont celui de Martin Scorcese avec la fameuse scène du "You talkin' to me ?" de "Taxi driver" utilisée dans une arnaque de série B.

Clint Eatswood propose ainsi au spectateur un véritable jeu de piste qui ponctue un film rondement mené scandé par les tubes des Four Seasons interprétés par des acteurs-chanteurs, dont trois ont participé à la version scénique, John Lloyd Young ayant été à l'occasion multi-récompensé pour sa prestation avec notamment le prestigieux "Tony Award", qui ont le physique de l'emploi et ne sont pas (encore ?) des têtes d'affiche.

 

MM         
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Du côté de la musique:

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"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
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"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
quelques clips avec Bad Juice, Watertank, Intrusive Thoughts, The Darts, Mélys

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"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
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"Painkiller" au Théâtre de la Colline
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"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
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Lecture avec :

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