Réalisé par Gabriel Julien-Laferrière. France. Comédie. 1h24 (Sortie le 20 août 2014). Avec Guillaume de Tonquédec, Géraldine Pailhas, Anne Marivin, Franck Dubosc, Philippe Lefebvre et Timothé Vom Dorp.
Ressortissant au cinéma pop-corn, "SMS" réalisé par Gabriel Julien-Laferrière tente de renouer avec la manne du comique de situation des des films des années 1970-1980 scénarisés notamment par Francis Weber avec, pour personnage principal récurrent, le distrait, maladroit et looser qui a fait le succès de Pierre Richard.
En l'occurrence, c'est Guillaume de Tonquedec qui s'y colle et en renouvelle l'iconographie avec son physique de fils de bonne famille et de gendre idéal. Il campe avec conviction un quadra bobo, ingénieur en téléphonie reconverti en PDG d'une société spécialisée dans la communication nomade, époux fidèle d'une hystérique et papa poule d'un petit garçon qui a failli se prénommer Milou;
A peine installé dans le pavillon rénové par un entrepreneur russe tous corps d'état qui se prévaut de sa participation à la construction du sarcophage de la centrale de Tchernobyl, celui s'effondre à la suite d'une inondation à l'instar de la vie de son propriétaire qui est ravagée par un SMS de l'amant de sa femme, le vol de son téléphone portable, la disparition de son fils qu'il laisse seul dans la rue pour se lancer à la poursuite du voleur, un impressionnant découvert bancaire et la faillite de son entreprise.
Poursuivi par la police, sous le coup d'une double plainte pour abandon d'enfant et coups et blessures à l'encontre de sa conseillère bancaire dont il a malencontreusement cassé le nez, il se retrouve suspendu dans le vide au bout d'un câble téléphonique, car le destin est un sacré farceur.
Ce qui constitue le premier tiers du film boosté par le procédé du flash-back et l'enchaînement séquentiel de micro-scènes à l'humour efficace, même s'il s'avère sans grande originalité, et dont la substantifique moelle en forme de complainte de la loose constitue une bande-annonce qui, in fine, et comme souvent dans ce registre, en constitue le meilleur.
En effet, tel un marathonien qui se serait trompé de discipline en démarrant pour un cent mètres, le film s'essouffle en reprenant la linéarité narrative de surcroît parasitée par des intrigues surnuméraires - retrouvailles avec une ex, doute sur la paternité, enlèvement d'un ponte de la téléphonie et conflit avec un frère ravagé du bulbe militant contre les ondes électromagnétiques – avant un happy end de rigueur.
Gabriel Julien-Laferrière, auteur du scénario inspiré d'un roman humoristico-satirique éponyme de Laurent Bénégui, n'a pas hésité à charger la barque qui finit par prendre l'eau. Guillaume de Tonquedec mouille la chemise pour écoper. |