Mendelson, Kat Onoma ou encore Diabologum sont autant de groupes français qui ont marqué une époque et continuent aujourd'hui de peser, au bon sens du terme, sur le rock français.
Matthieu Malon, l'homme derrière l'électro de Laudanum, sort ce nouvel album sous son nom et ajoute incontestablement une pierre à l'édifice déjà solide (bien plus qu'on ne voudrait nous le faire croire) du rock indépendant français. Sorti sur l'excellent label Monopsone, Peut-être un jour est une réussite totale et pourtant tristement confidentielle encore.
Matthieu Malon est un conteur. Scandant plus que chantant, Malon raconte des histoires. C'est direct, brut, violent, triste, émouvant. Encore une fois, on est plus prêt de Cloup ou Mendelson que de Dominique A ou Murat. On se prendra évidemment une claque magistrale sur "Tu étais mon pote", magnifique chanson sur la disparition brutale d'un ami cher belle et triste, comme on pourra sourire sur "Le plus beau des mots" ("c'est toi") que l'on a envie d'interpréter évidemment comme "le plus beau des maux c'est toi".
Car Matthieu Malon a beau raconter des histoires "simples", il n'en reste pas moins maître des mots et sait parfaitement leur donner une couleur peu usitée en langue française, surtout lorsqu'ils sont, comme ici, accompagnés d'une musique loin de la ritournelle franco-variétoche. En effet, Malon aime faire grincer les guitares, jouer avec les sons rock, puissants aux frontières parfois de la noise ou du shoegaze. Matthieu Malon est un artiste français précieux, pas seulement parce qu'il est confidentiel, mais parce que ses textes et sa musique sont parmi les plus percutants de la scène musicale française actuelle. Peut-être un jour s'appelle cet album, espérons que sûrement un jour cet artiste sera reconnu à sa juste valeur, en attendant la messe n'est pas encore dite.
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