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Naomi Kawase  octobre 2014

Réalisé par Naomi Kawase. France/Japon/Espagne. Comédie. 1h40 (Sortie le 1er octobre 2014). Avec Nijirô Murakami, Jun Yoshinaga, Miyuki Matsuda, Tetta Sugimoto, Makiko Watanabe, Jun Murakami, Fujio Tokita et Hideo Sakaki.

"Still the water" aurait mérité mieux qu'un titre en anglais. Un banal titre en anglais qui n'en fait qu'un film de plus peu identifiable dans sa spécificité japonaise, malgré ce qu'il possède de plus qu'un film de plus.

Peut-être aurait-il mérité de garder son titre nippon et donc un peu de son mystère aux yeux des Occidentaux qui croient toujours tout comprendre...

Cette arrogance d'un regard qui comprend tout et qui n'aime que comprendre tout, même si c'est au détriment de la complexité de la vérité de l'autre et grâce à l'adoption par celui-ci des codes du récit occidental, Naomi Kawase n'en veut pas.

Pour raconter la mort et l'amour, elle emprunte un chemin qui n'implique qu'une petite dose de péripéties. Un cadavre échoué sur la plage, une femme cancéreuse aux portes de la mort, des jeunes gens en passe de devenir adultes et de s'ouvrir à la sensualité et à la sexualité, des humains face à la vie des éléments naturels, voici ce qui va traverser "Still the water", hymne à l'essence des choses.

Naomi Kawase place son cinéma dans un cadre où "la nature est un temple", où le mystère de la vie surgit en correspondance avec la sagesse d'un arbre, la colère de la mer et parfois sa bonté. Cette animisme presque bachelardien emplit chaque image, chaque plan et l'on est saisi par ses bribes de beauté sereine.

Aux confins du poétique et de l'esthétique, Naomi Kawase conçoit un cinéma nourrissant, habité, plein de vide, délié et tendu, nageant dans les contradictions du quotidien.

On pense, inévitablement à "Oncle Boonmee" d'Apichatpong Weerasethakul pour cette manière de rendre simple la présence de ce divin qui est partout. Sans doute, Naomi Kawase n'a pas la distance "humoristique" du maître thaïlandais. Comme son compatriote Kohei Oguri, notamment dans "L'homme qui dort", chef d'oeuvre méconnu dont elle s'inspire beaucoup, Naomi Kawase est plus dans la retenue. Elle montre le moins possible ses sentiments pour que, paradoxalement, l'émotion jaillisse davantage.

Dans cette boucle parfaite, ce cycle de la vie qu'est "Still the Water", elle touche les cœurs avec une économie de moyens qui frise quelquefois la froideur. Mais, si l'on ressent l'extrême tension intérieure des beaux personnages qu'elle esquisse, à commencer par la mère qui va mourir et le père qui contient son désespoir dans un tumulte d'angoisse, on dépassera cette réticence et l'on appréciera cette pudeur que la cinéaste sait insuffler à ces moments ultimes épurés de tout pathos.

"Still the water" de Naomi Kawase est une expérience intérieure rarement proposée sur un écran. Mieux qu'avec la 3D, le spectateur pourra s'y délecter de dimensions spirituelles qu'il n'avait jusqu'à présent jamais imaginées et, a fortiori, entrevues.

 

Philippe Person         
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# 17 mars 2024 : le programme de la semaine

De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché
et toujours :
"Scars" de Greyborn
"Rooting for love" de Laetitia Sadier
"Quel est ton monde ?" de Olivier Triboulois
"Letter to self" de Sprints
"TRNT best of 1993 2023)" de Tagada Jones
"Beyond the ridge" de Wildation
Quelques clips chez YGGL, Down to the Wire, Malween, Lame, For the Hackers et Madame Robert

Au théâtre

les nouveautés :

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14
et toujours :
"A qui elle s'abandonne" au Théâtre La Flêche
"Les quatres soeurs March" au Théâtre du Ranelagh
"Mémoire(s)" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"N'importe où hors du monde" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Quand je serai un homme" au Théâtre Essaïon

Du cinéma avec :

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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