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Cheyenne Carron  octobre 2014

Réalisé par Cheyenne Carron. France. Drame. 1h57 (Sortie le 1er octobre 2014). Avec Faycal Safi, Brahim Tekfa, Sarah Zaher, Salah Sassi, Norah Krief, Yannick Guérin et Touffik Kerwaz.

Avec son film-choc, "La Fille publique", Cheyenne Carron avait déposé, sans s'épargner, beaucoup de sa vie sur un écran et avait donné à ses spectateurs des torrents d'amour comme ils n'en avaient jamais reçus.

Elle revient avec "L'Apôtre" avec la même énergie, la même science du contre-pied et de l'inattendu pour un beau film libre.

Bien entendu, les institutions publiques et les producteurs privés ne se sont pas précipités pour l'aider à mettre en scène l'histoire d'un jeune musulman conquis par le catholicisme au point de se convertir.

Dès qu'il y a Islam sous roche et Arabes sur l'écran, on sait que le cinéma français ne fait pas preuve de subtilité et que les poncifs vont s'enchaîner, pour ne pas dire les clichés racistes. Il faut l'inconscience de la bien pensance pour ne pas voir, par exemple, tout le "sous-texte" nauséeux du "Prophète" de Jacques Audiard, dans lequel un Arabe intelligent - formule considérée comme un oxymore même par les plus à gauche des filmeurs établis - devient forcément un "caïd" du crime.

Tout ça pour écrire que Cheyenne Carron ne collectionnera hélas pas les Césars pour "L'Apôtre" comme le fils du dialoguiste célinien, mais qu'elle aura réalisé le film le plus vrai, le plus authentique sur la vie dans une petite banlieue tranquille d'une famille d'origine maghrébine. Et pour ne pas être en reste, elle aura montré à la fois avec compréhension et précision le fonctionnement de la communauté des croyants d'un lieu de prière musulman.

Chez elle, pas de double discours, pas de sous-entendus quand elle montre un imam, l'oncle d'Akim, le jeune homme qui va se convertir au catholicisme, animer la prière, aborder des points théologiques, répondre à des questions.

Comme dans "La Fille publique", on est sidéré par la manière qu'elle a de rendre évidentes des choses jamais filmées ou jamais dites. Ainsi, elle décrit avec beaucoup de naturel, l'amitié naissante de deux jeunes adultes de confession différente et crédibilise le passage d'une religion à l'autre de la part d'un garçon curieux, assoiffé de transcendance, et qui, par le hasard d'une rencontre, découvre le message de Jésus Christ.

Si l'on précise que Cheyenne Carron n'hésite pas à enregistrer les discussions théologiques entre le curé de la paroisse et le jeune musulman, et, qu'à l'inverse d'un Godard découvrant Dieu avec une grammaire biblique affectée et cryptée, elle sait retranscrire sans ennui ce qui se passe entre eux avec la grâce de la simplicité, on pourra tirer son chapeau d'évêque à cette jeune femme et à son culot caméra au poing.

Elle franchit encore un cap quand elle montre le peu montré : l'existence de musulmans devenus chrétiens et, par la force des choses, condamnés à de nouvelles catacombes.

Des risques qu'ils encourent et des représailles qu'ils endurent, elle ne fait pas l'impasse, mais son film, impeccable, contenant encore une fois de gros morceaux d'autobiographie, s'achève dans un beau message d'amour et de fraternité.

"L'Apôtre" de Cheyenne Carron confirme que cette franc-tireuse va remuer longtemps le ronron du cinéma dominant. Elle s'intéresse aux "gens" et aime les filmer. Qu'ils soient comédiens ou simples figurants, tous existent et ne sont jamais simplement esquissés ou caricaturés. Au passage, il faut espérer revoir Fayçal Safi, qui joue Akim à belles dents.

Puisse Cheyenne Carron obtenir au plus vite la reconnaissance de ses pairs et d'un large public. Pour l'heure, qu'elle tienne bon et ne se décourage jamais : son cinéma est juste et beau.

 

Philippe Person         
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Du côté de la musique:

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"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
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