Je l’attendais avec impatience et le Tourcoing Jazz Festival 2014 l’a programmé !
Avec son énergie débordante et son âme de reggaeman, pas étonnant que Winston McAnuff soit connu sous le nom fumeux de Electric Dread. Beaucoup le connaisse pour son parcours solo, pilier du reggae roots. Et pourtant, son chemin est aussi fleuri de mélanges musicaux originaux et magiques. En voyageant en France, quelques années en arrière, il croise Camille Bazbaz, avec lequel il forme Winstom McAnuff et le Bazbaz Orchestra puis le groupe Java.
La rencontre avec Fixi n’est pas un hasard. Explosif par son jeu d’accordéon-musette, poignant par son jeu de piano-émotion, l’homme à la casquette bonne franquette ne pouvait que vibrer en osmose avec le reggaeman. En 2006, les deux tempéraments s’ensorcèlent lors d’un concert et l’aventure commence.
A New Day est l’album fruit de ce duo que présentent WinstonMcAnuff et Fixi depuis plus d’un an. Sur la musique tantôt jazz, tantôt java, tantôt exploratrice du monde de Fixi, le reggaeman, sans hésitation, pose sa voix grave et chaude, rauque et suave. Ses paroles révolutionnaires, amoureuses mais aussi émotions font de l’ensemble un tremplin vers les nuages et leur optimisme une bouffée d’air frais. La magnifique chanson "New Day" me prend aux tripes, un hommage à son fils, artiste aussi et disparu trop jeune.
Welcome to the Magic Mirror, le "Garden of Love" de l’affiche ! La somptueuse salle éphémère faite de métal, de bois et de vitraux s’est remplie peu à peu. Les timides avancées du public vers le centre et le devant de la scène m’étonnait presque. Mais il n’a pas fallu beaucoup de temps au duo, accompagné de leur original batteur beatbox, Markus, pour que de nombreux curieux s’avancent pour partager le moment intense.
Pas un moment de flottement étrange, du début à la fin, Winston McAnuff et Fixi se sont démenés, offrant une générosité musicale incroyable. Le public leur rendait bien, dansant, transportés par chaque morceau et cette harmonie des musiciens, aussi différents qu’ils puissent paraître.
Et quel retour d’impatience, quel moment d’exploration du jazz ! Je crois, sans trop vibrer, que nous avons tous vécu, musiciens et public, un concert très spécial.
|