Depuis 2012, Noël illumine également le musée avec des expositions fastueuses proposant une immersion dans le domaine du luxe absolu qui s'inscrit dans l'histoire des arts décoratifs.
Après la joaillerie, avec les expositions "Van Cleef & Arpels - L'Art de la Haute Joaillerie" au Musée des Arts Décoratifs et "Cartier - Le Style et l'Histoire" au Grand Palais, l'art du verre et le savoir-faire de ses artisans et créateurs sont célébrés au Petit Palais.
En effet, l'exposition "Baccarat - La Légende du cristal"
propose, à l'occasion du 250ème anniversaire de la manufacture lorraine, de découvrir un symbole d’excellence dans les arts de la cristallerie et de la lustrerie.
La monstration conçue par Michaela Lerch-Moulin, conservateur de la Collection patrimoniale de Baccarat, et Dominique Morel, conservateur en chef au Petit Palais, se déroule selon un parcours rétrospectif scandé par les grandes expositions destinées à promouvoir les productions de l’industrie française, qui, de la Restauration à l'aube de la Seconde guerre mondiale, ont établi la réputation de la maison Baccarat comme symbole de l'art de vivre à la française qui a séduit la riche clientèle internationale.
Cette traversée des siècles est effectuée avec cinq cents pièces d'exception et de prestige sublimées par la somptueuse scénographie élaborée par Giovanna Comana et Iva Berthon-Gajsak de l’agence BGC Studio soutenue par la conception émérite de l'éclairage de Philippe Collet de Abaxas Concept.
Elle est articulée de manière circonvolutoire par des cylindres en résille métallique qui jouent la carte de la transparence et maîtrisent la réflexion en miroir des lumières sur le cristal,
Par ailleurs, elle retient une présentation sous vitrines très diversifiées, de la préciosité à la sobriété minimaliste.
Enfin, elle
magnifie de manière spectaculaire des points d'orgue qui la scandent telles la somptueuse table, dressée de pièces ayant appartenu à de célèbres personnalités, qui se reflète à l'infini. Baccarat, la magie du cristal en majesté
Le succès de Baccarat est initié en France dès 1823, lors de sa participation à l’Exposition des produits de l’industrie française, par les commandes royales et celles des grands noms de l'aristocratie française pour qui sont élaborées des pièces personnalisées, services de verre et objets décoratifs, destinés à orner les tables d'apparat et les demeures somptueuses.
Baccarat approvisionne également les fabricants de meuble en cristal et dans la deuxième salle est présentée la table et le fauteuil de toilette conçue pour la Duchesse de Berry.
Les expositions nationales et universelles du 19ème siècle constitueront le principal vecteur du succès de Baccarat, devenu "le cristal des rois", qui y présente des pièces de prestige, dont de monumentales pièces d'apparat au luxe ostentatoire, représentatives de son savoir-faire et de sa créativité.
Baccarat devient le fournisseur des cours princières internationales, dont notamment celle de Russie, avec le
"Candélabre du Tsar" de près de quatre mètres de hauteur commandé pour le tsar Nicolas II, et les souverains du sous-continent indien, dont le maharadja de Baroda qui
achètera la cave à liqueur "Eléphant", en concevant des pièces à l'esthétique dédiée, puis des républiques.
La Maison Baccarat renouvelle également sa production grâce à sa compétitivité en matière d'innovations techniques au rang desquelles la technique du moulage, la gravure du verre à l'acide et l'électrification des lustres.
Ainsi, elle dame le pion des verriers de Bohême en matière de cristallerie de couleurs avec, outre la création de son "rouge à l’or" qui trouvera son acmé dans les vases "Simon", une palette de couleurs profondes.
Si la Maison Baccarat crée des pièces intemporelles comme le
service "Juvisy" qui orne les tables d'apparat du Palais de l'Elysée depuis 1899, elle ajoute à son catalogue des pièces qui s'intègrent dans l'histoire des arts décoratifs
Ainsi, elle intègre le motif floral de l'Art nouveau à son répertoire de décors, puis, grâce à la collaboration avec Georges Chevalier formé à l’École nationale des arts décoratifs négocie avec succès le virage de l'Art déco.
Parmi les créations de ce dernier, le lustre "Jet d'eau" qui couronnait une table dressée avec uin service de verre gravé au même motif présenté en 1925.
L'exposition se clôt en féérie lumineuse avec une impressionnante "Galerie des Lumières" quasiment plongée dans l'obscurité qui va s'animer au gré des variations d'intensité des lumières dispensés par un florilège des lustres emblématiques de la maison, dont le lustre "Zénith".
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