Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce White God
Kornel Mundruczó  décembre 2014

Réalisé par Kornel Mundruczó. Hongrie/Allemagne/Suède. Drame. 1h59 (Sortie le 6 novembre 2014). Avec Zsófia Psotta, Sándor Zsótér, Lili Horváth, Szabolcs Thuróczy, Lili Monori, Gergely Bánki, Tamas Polgaret Orsolya Toth.

"Les loups sont entrés dans Paris", disait la chanson. Et si c'étaient plutôt les chiens... qui entraient dans Budapest ? Entraient ? C'est un mot un peu faible : non, dans "White God" de Kornél Mundruczo, ils déferlent, ils emportent tout sur leur passage, hurlent, aboient, déchirent les chairs, les crocs ivres de sang.

Le monde dans lequel arrive cette catastrophe "naturelle" est un pays qui ressemble fort à la Hongrie controversée de Viktor Orban et qui en donne la preuve puisque les chiens sans race, les bâtards, sont traqués pour favoriser la pureté de la race.

Métaphore d'un pays à la démocratie fluctuante, l'histoire contée par Kornél Mundruczo commence dans les abattoirs où l'on assiste très cliniquement au dépeçage d'une vache abattue. Dans ce climat lugubre garantie, on retrouve déjà les traces de ce fantastique très particulier qui nourrit la littérature et le cinéma de ce pays si singulier de l'Europe centrale.

Et ces traces ne vont cesser de croître jusqu'à ce que ce soit le sang humain qui coule et plus celui des bêtes.

À l'origine de ce renversement, Hansen, le chien de Lili, ado musicienne, cycliste et malheureuse parce que ses parents sont séparés et que sa mère partant à l'étranger, elle doit venir vivre chez son père. Celui-ci, qu'on a vu au début du film, certifier l'authenticité de la viande abattue, ne supporte pas le chien de Lili et va l'abandonner...

S'en suit un long calvaire pour ce pauvre toutou, dont on suivra toutes les étapes qui le mènent au bout de moultes épreuves dans un chenil surpeuplé. Et, soudain, ce chien perdu sans espoir de retour, tel un Monte-Cristo s'échappant du Château d'If, parvient à s'évader du chenil pour exercer une terrible vengeance sur tous ceux qui auront participé à sa persécution...

Et, bien entendu, ce "white dog", devenu un Dieu blanc à quatre pattes, ne s'évade pas seul, mais avec une horde sauvage d'animaux faussement domestiqués, eux aussi aboyant vengeance.

Certains verront dans "White God" de Kornél Mundruczo une parenté avec "Les Oiseaux". Mais, dans le film d'Hitchcok, c'est plus le sentiment d'absurde qui préside au carnage. Certes, on y évoque le sort des oiseaux en cage. Pourtant, il n'y a pas de dimension "politique". Les chiens hongrois, eux, ont conscience de leurs souffrances, de l'oppression qu'ils subissent et veulent, en anarchistes canins, mettre sans dessus dessous l'ordre humain acquis.

"Grand Prix" à Cannes dans la section "Un certain regard", "White God" n'est pas un simple film de genre dont il faut vanter la terrible efficacité. C'est une parabole sur le devenir humain : si l'homme moderne, imbu de sa domination sur la nature, oublie tout comportement moral, il réveillera des forces obscures, et pas seulement celles qui seront capables de le mordre et de le déchiqueter.

Reste une solution, une éternelle solution à laquelle on ne pense jamais assez : l'amour. "White God" de Kornél Mundruczo est aussi la belle histoire d'amour d'une jeune fille et d'un chien. On ne dira pas si l'amour est plus fort que la mort, si Lili et Hansen parviendront à s'accorder pour que tout ce sang cesse de couler...

Pour cela, il faudra aller voir ce grand film qui fera date dans les annales du "fantastique social".

 

Philippe Person         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :

Pas d'autres articles sur le même sujet


# 19 mars 2023 : Motion de culture

Tout fout le camp en ce moment. En attendant des jours meilleurs, accrochons nous et noyons notre chagrin dans la culture !Cc'est parti pour le sommaire de la semaine en commençant par le replay de la 63eme Mare Aux Grenouilles.

Du côté de la musique :

"Your mother should know, Brad Mehldau plays the Beatles" de Brad Mehldau
"Soul tropical" de David Walters
"Embers" de Embers
"Le courage" de Julie Rey et Adrien Desse
"Nuit blanche" de Anodine
"Désequilibre" de Bilbao Kung Fu
"Elements" de Foehn
"La Sagrada" de Natalia Doco
"Red cloud" de Red Cloud
"Isla" de Simon Moullier
et toujours :
"Sound of Eymet" de Adrien Chicot
"O futuro é mais bonito" de Anna Setton
"Vertigo" de Bipolar Club
"W.A. Mozart : The prussian quartets" de Chiaroscuro Quartet
"Principia" de En Attendant Ana
"Charivari" de Marcel
"111" de One Shot
"A very big lunh" de Papanosh
"Brothers & Sisters" de Steve Mason
"Screamers" de Treponem Pal

Au théâtre :

les nouveautés de la semaine :
"Dans la solitude des champs de coton" à l'Espace Cardin
"House" au Théâtre de la Colline
"Oeuvrer son cri" au Théâtre de la Cité Internationale
"Le silence et la peur" au Théâtre de la Colline
"Tom na Fazenda" au Théâtre Paris-Villette
"Petites histoires de la démesure" au Théâtre Les Déchargeurs
"Apocalipsync" au Théâtre du Rond- Point
"Weber à vif" à La Scala
"HPNS" au Théâtre La Reine Blanche
"Marée haute" au Théâtre Le Lucernaire
"Rémi Larrousse - Confidences d'un illusionniste" au Théâtre Le Lucernaire
"Opération Kortex" à La Folie Théâtre
"Patricia Lelouebec - Sauver le monde" au Théâtre Les Déchargeurs
"La Langue des Cygnes au Théâtre 71 à Malakoff
les reprises :
"Nagasaki" au 100ECS
"Maupassant, Octave et moi" au Théâtre de Poche-Montparnasse
"Maya, une voix" au Lavoir Moderne Parisien
"Al Atlal, chant pour ma mère" au Théâtre 14
et une sélection des autres spectacles à l'affiche

Expositions :

"Giovanni Bellini - Influences croisées" au Musée Jacquemart-André
dernière ligne droite pour :
"Capitales" à l'Hôtel de Ville de Paris
"Yves Klein intime" à l'Hôtel de Caumont
et les autres expositions à l'affiche

Lecture avec :

"Les nageurs de la nuit" de Tomasz Jedrowski
"Les grands ministres de Habsbourg" de Jean Paul Bled
"Le petit roi" de Mathieu Belezi
"Il ne doit jamais rien m'arriver" de Mathieu Persan
et toujours :
"Un paradis en enfer" de Rebecca Soinit
Rencontre avec Taous Merakchi & Da Coffee Time
"Coven" de Taous Merakchi & Da Coffee Time
"Les autres gens ne sont pas des gens comme nous" de J.M. Erre
"Le passager" de Cormac McCarthy
"La guerre sainte de Poutine" de Sébastien Boussois & Noé Morin

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=