Monologue dramatique conçu et interprété par Olivier Pochon accompagné au piano par Marie-Laure Chanet dans une mise en scène de Marc-Antoine Allory.
Le comédien-chanteur Olivier Pochon s'est inspiré de quelques éléments factuels d'un fait divers pour écrire une partition qui dresse le portrait d'un homme névrotique qui, au terme de vingt années d'incarcération, évoque son histoire pour solder le passé et envisager une nouvelle vie.
Nonobstant cette situation, "Yolanda, le premier jour" ne traite pas de la thématique carcérale mais brosse, de manière impressionniste, le portrait d'un homme en quête identitaire, obsédé par le besoin d'amour et de reconnaissance, qui n'est pas parvenu à la maturité psychologique, l'imitation transitionnelle s'étant muée en identification pathologique.
Faute de figures parentales "valorisantes", le père, un homme autoritaire et borné qui a rejeté ce fils qui ressemblait si peu à un garçon, et la mère, une femme effacée et soumise qui ne valorisait pas l'image de la féminité, il s'imagine d'une filiation idéale qui allierait "l'intelligence caustique de François Mitterrand" et "la beauté sophistiquée de la chanteuse Dalida", et rêve de la célébrité tragique de cette dernière en se travestissant sur scène.
A la mise en scène, Marc-Antoine Allory a opté pour la sobre délicatesse laissant la part belle au texte, ponctuée d'extraits du répertoire de Dalida avec l'accompagnement au piano de Marie-Laure Chanet, qui ressortit au monologue sensible, et au jeu de l'acteur.
Avec juste la pointe de maniérisme distanciée pour ne pas verser dans le réalisme prosaïque, Olivier Pochon incarne avec justesse non un personnage de papier et de mots soigneusement cadrés, mais un homme de chair, fragile et faillible, soumis aux errements, aux flamboyances et aux misères de l'humain. |