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Ester Martin Bergsmark  décembre 2014

Réalisé par Ester Martin Bergsmark. Suède. Drame. 1h21 (Sortie le 10 décembre 2014). Avec Saga Becker, Iggy Malmborg et Shima Niavarani..

Récompensé par le Tigre d'Or au Festival international du film de Rotterdam 2014, "Something must break", le premier long métrage du jeune scénariste et réalisateur Ester Martin Bergsmark s'affranchit des codes et des genres cinématographiques, et des genres tout court, à la manière de son cadet canadien Xavier Dolan.

"Laurence anymays" n'est pas très loin mais l'exubérance québécoise fait place à la distanciation nordique et le protagoniste central de "Something must break" est un jeune homme introverti qui vit isolé, apparemment sans parents ni famille, rien n'étant révélé quant à son passé.

Il est manutentionnaire dans un hypermarché et cohabite avec une jeune lesbienne complexée (Shima Niavarani) et plutôt crade. Lui est un maniaque de la propreté et ne rechigne pas aux tâches ménagères.

Nonobstant son aspect physique androgyne, Sebastian, archétype du transgenre, morphologie fine, traits féminins et absence de caractères sexuels secondaires masculins, n'est pas un queer en ce sens qu'il ne rejette pas l'hétérosexisme de la société. Tout simplement quand il se regarde dans le miroir il voit un visage de fille, de la fille qu'il veut être et qu'il a baptisée Ellie.

Le film retrace son errance identitaire, lot commun d'une certaine génération qui plutôt que vivre est engluée dans une démarche existentielle d'auto-analyse permanente et de questionnement identitaire (suis-je une fille, un garçon, les deux ?), qui n'est pas la seule à affecter sa vie et son comportement.

S'y ajoutent l'errance existentielle, par absence de repères, valeurs et de projet de vie, l'errance sociale, il est à la limite de la marginalisation par refus du consumérisme, tout en pratiquant le vol pour se procurer les objets de consommation décriés, et rejet de la norme, tout en aspirant sinon à la normalisation du moins à l'acceptation face à une homophobie patente, et l'errance affective.

Car il est en quête obsessionnelle d'affection et d'amour. A défaut de "prince charmant", sa conception de l'amour étant à une iconographie puérile liée aux amours édéniques, il s'abime dans des pratiques extrêmes et sordides, paradis artificiels, vagabondage sexuel dans des milieux glauques, tentation suicidaire.

En quête même des coups et des violences sexuelles éprouvées comme des signes de reconnaissance. De l'hallucinante perméabilité de la frontière entre le plaisir et la douleur.

Et puis, l'amour il pense l'avoir trouvé avec Andreas (Iggy Malmborg) qui intervient pour le défendre lors d'une rixe et qui pourrait être son double fusionnel. Mais celui-ci qui se complait dans une attitude adulescente, est, contrairement à Sebastian, intégré dans une sphère familiale et relationnelle et sa "rebelle attitude" ne va pas jusqu'à assumer un amour homosexuel pour un garçon au look transgenre qui se positionne ostensiblement en fille.

Sur fond de modèle suédois, en bref le capitalisme consuensuel et la tolérance sexuelle, qui a du plomb dans l'aile, Ester Martin Bergsmark signe un film séquentiel au rythme calqué sur celui des déambulations existentielles erratiques du protagoniste.

Il procède par une hybridation étonnante de naturalisme trash et de romance mélodramatique saupoudrée d'ingénuité et d'esthétisme sulpicien dans laquelle le sordide côtoie le sublime.

La proximité personnelle du réalisateur et celle de Saga Becker, saisissante incarnation de Sebastian/Ellie, avec le sujet traité contribuent à la justesse aussi touchante que troublante du propos qui ne vise ni au prosélytisme, ni au militantisme, si ce n'est à la tolérance.

 

MM         
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# 24 mars 2024 : Enfin le printemps !

Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Dans ta direction" de Camille Benatre
"Elevator angels" de CocoRosie
"Belluaires" de Ecr.Linf
"Queenside Castle" de Iamverydumb
"Five to the floor" de Jean Marc Millière / Sonic Winter
"Invincible shield" de Judas Priest
"All is dust" de Karkara
"Jeu" de Louise Jallu
"Berg, Brahms, Schumann, Poulenc" de Michel Portal & Michel Dalberto
quelques clips avec Bad Juice, Watertank, Intrusive Thoughts, The Darts, Mélys

et toujours :
"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché

Au théâtre

les nouveautés :

"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

et toujours :
"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14

Du cinéma avec :

"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
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Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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