Réalisé par Jim Mickle. Etats-Unis/France. Thriller. 1h39 (Sortie le 31 décembre 2014). Avec Michael C. Hall, Sam Shepard, Don Johnson, Vinessa Shaw, Nick Damici, Wyatt Russell, Brogan Hall et Lanny Flaherty.
"Cold in July" réalisé par Jim Mickle propose une immersion dans l'Amérique profonde
avec l'adaptation d'un thriller de Joe R. Lansdale ressortissant au style "gothique sudiste" qui explore le sud poisseux gangrené par la corruption, la violence, le meurtre et la barbarie.
"Cold in July" c'est le coup de chaud que prend, dans sa petite bourgade texane, Richard Dane, un homme tranquille, plutôt ordinaire, timoré et dépourvu de "vices", dont la vie était bien cadrée - bon artisan, il est encadreur, bon mari d'une épouse enseignante psychorigide et bon père d'un garçon renfrogné - lorsque, presque par inadvertance et en état de légitime défense, il tue le malfaiteur qui s'est introduit de nuit dans sa maison.
Suit un coup de sang quand le père vengeur de celui-ci, lui-même repris de justice en situation de libération conditionnelle, vient menacer sa famille et notamment son fils arguant de l'axiome "un fils pour un fils". Enfin, coup de grâce quand il découvre qu'il a été instrumentalisé par la police.
Alors Richard Dane, Michael C. Hall dont le jeu monolithique sied au personnage, ose mentir à son épouse et sort de son petit monde pour suivre "les grands", des substituts de figures paternelles, vétérans de la Guerre de Corée, des durs imperméables au stress post-traumatique qui ont conservé intact leur instinct de guerrier auprès desquels il va faire un apprentissage qui va dévoiler sa vraie nature.
Sam Shepard est parfait en père douloureux et quasi-mutique et Don Johson - sexagénaire qui a perdu son visage de lisse et son brushing de playboy de "Miami Vice" mais a gardé son torride potentiel sexy de "Hot spot" - est irrésistible en éleveur de porcs et accessoirement détective portant Stetson, chemise texane et santiags et conduisant une Cadillac rouge ornée de cornes de buffle.
Jim Mickle signe un film résolument noir, nonobstant l'absence de la figure de la femme fatale, paradoxalement ponctué d'humour, à la mise en scène efficace qui brasse les thèmes des rapports père-fils, du justicier et de la révélation et un film tarantinien en ce qu'il est sous perfusion de références propres à défier les cinéphiles amateurs de quizzs. |