Empruntant son nom à la femme de Charles Manson, Linda, les Kasabian annoncent la couleur, ils ne sont pas là pour rigoler, enfin si, mais quitte à surfer sur la vague dance-rock, décidément très hype, autant le faire avec brio.
Dans la famille nouvelles coqueluches des british, je demande les rebelles. Contrastant avec les fils à papa de Bloc Party et les coincés Franz Ferdinand, les Kasabian sont de vrais rockers, de ceux qui se grattent le nez pendant les interviews, et si leur rock est fait pour faire danser les filles, c'est pour qu'elles se retrouvent dans les loges à la fin du show.
A l'écoute de l'album, produit par Jim Abyss (Bjork, Placebo, DJ Shadow…), on retourne, c'est de bonne guerre, 20 ans auparavant. Epoque Madchester, toute l'Angleterre aux pieds d'un certain Ian Brown, auquel, soit dit en passant, la voix du chanteur fait furieusement penser.
Nos Kasabian passent donc en revue, à travers des singles en puissance ("Club Foot", "Reason Is Treason", "Gett Off"), tout le meilleur de la scène mancunienne de la fin des Eighties, en passant par les surexcités Happy Mondays, les surdéfoncés Stone Roses, ou, plus récemment, Primal Scream.
Heureusement pour tout le monde, Kasabian ne se contente pas de reproduire la musique de l'époque. Entre électro, big beat, hip hop, mélodies plus ou moins arabisantes, on ratisse large. Et pour sublimer le tout on ajoute une pincée de britpop pas désagréable, qui fleure bon le Blur, et ce bon vieux guignol de Liam Gallagher.
Au final cette bande de joyeux petits branleurs nous livre un album comme on n'en voit pas souvent, original, sans retenue, et bien barré. Forcément moins facile d'accès que ce que l'Angleterre nous importe ces temps-ci, de par son côté multi style. Il n'en reste pas moins l'une des excellentes surprises de la fin d'année 2004.
Seul bémol, les performances scéniques qui laissent à désirer, gageons que l'expérience fera son travail. Time will tell… |