Comédie de Eugène Labiche, mise en scène de Jean-Pierre Vincent, avec Gérard Giroudon, Claude Mathieu, Jérôme Pouly, Julie Sicard, Pierre Louis-Calixte, Gilles David, Benjamin Lavernhe, Noam Morgensztern et les musiciens Pascal Sangla et Philippe Briegh.
Il est grand temps de rire et la Comédie-Française, et "La Dame aux jambes d'azur", cette époustouflante pièce du grand auteur qu’est Eugène Labiche, nous en offre une délectable occasion.
Lever de rideau. L’auteur est là, inquiet et solennel. La pièce est en chantier, son texte, dans les plâtres. Alors, contentons-nous d’une répétition.
Les comédiens défilent, pathétiques, oublieux de leur texte - cela arrive - enfants terribles distraits par un rien, habitués au sublime et au pire, qu’ils traitent indifféremment : cela s’appelle le métier.
Labiche est un grand auteur et cette pièce, très méconnue, féroce envers les comédiens autant que les auteurs, mérite d’être redécouverte, surtout en compagnie de ces Illustres qui servent si bien leur Maison.
Gilles David incarne, avec drôlerie, le malheureux auteur, sans grand génie, hélas, qui doit subir la mauvaise volonté et la désinvolture d’une troupe peu convaincue de "monter" un chef d’œuvre.
Gérard Giroudon, en cabotin soucieux, Jérôme Pouly et Benjamin Lavergne, irrésistibles, Julie Sicard, théâtreuse de sous-préfecture qui doit "palpiter" sans reprendre son souffle, auprès de Noam Morgensztern, machiniste analphabète, sans oublier Claude Mathieu, en grande bourgeoise égarée dans la salle, jubilent dans leur composition loufoque.
Pierre Louis-Calixte, "piou-piou" à l’exquis mauvais esprit de titi parisien, offre une composition très remarquée. Enfin, les musiciens, Pascal Sangla, qui joue à détester son violoniste incontrôlable, Philippe Briegh, ajoutent à notre divertissement.
Très joli moment de plaisir et de frénésie que cette frénétique "Dame aux jambes d’azur", mise en scène avec passion par Jean-Pierre Vincent. |