On avait laissé Lise à La Ferronerie, il y a un an. C’était la fin des concerts de son premier album, la fin bientôt annoncée de sa collaboration avec le label Cinq 7. Et comme pour toute fin, c’était aussi, forcément, le début de quelque chose. Même si elle ne savait pas alors de quoi exactement, même si l’avenir ne s’annonçait pas des plus simples sans maison de disque pour produire son futur album, déjà Lise nous parlait de nouvelles chansons, de sa volonté de composer des morceaux sans piano pour être plus "nomade", et de son nouvel instrument le Tenori-on (tablette digitale) qui l’amenait vers des mélodies plus rythmées, plus électroniques.
Un petit tour aux Etats-Unis, et la revoici comme sortie d’un chapeau, sur une scène parisienne, au Maze, la veille de la Saint-Valentin, pour nous présenter son nouvel EP ! Le magicien s’appelle Mathias Malzieu. Le tour de magie a été possible grâce à son label Eggman Records, le secret de la réalisation, on ne le dévoilera pas ici mais c’est une histoire d’œuf, d’enregistrement entre amis, en une nuit, c’est une histoire de complicité tendre et créatrice, de confiance et d’admiration. Tous ces ingrédients mélangés ont fait émerger un vinyle très joli (réellement - c'est un bel objet) : La fille que je n’embrasse pas.
Sur scène, ce soir là, ils sont d’abord trois puis quatre puis une. En première partie, avec "Les garçons" (Guillaume Bouchateau, Olivier Daviaud, Guillaume Leglise et Mathias Malzieu), Lise chante les chansons de son nouvel EP : "Imaginary Mountain Tops", "Koala" (en duo avec Mathias), "The Moon", "Moonchild" puis, une fois seule, présente "DNA", "Golden Dress", "Charismatic Dancewear", "Les plages espagnoles" et "Slow".
Voilà pour les titres : parce que c’est important de nommer toutes ces nouvelles chansons, parce que cela fera plaisir aux gens qui n’ont pas pu assister à son concert de savoir quels morceaux Lise a joué et à ceux qui étaient là de se souvenir de ce qu’ils ont écouté. Mais ce qui compte, c’est de raconter les mélodies, la voix, les sons, les mots. C’est d’autant plus important que Lise a effectué un énorme virage : de ses chansons à la voix cristalline et aux notes de piano chaleureuses qui s’envolaient souvent comme le cliquetis de nos clefs, elle est passée à des sons beaucoup plus électro, carrément dansants. D’un coup de baguette, aux côtés du violoncelle, sont apparus le Tenori-on, le kaossilator, le melodica et le sound design !
Et elle, on la retrouve derrière son synthé, s’amusant, jouant, chantant souvent des notes plus graves. C’est moins intimiste, moins "enchanteur" peut-être, pourtant pas de panique, c’est bien du Lise, c’est indéniable. Avec "Moonchild" par exemple, on retrouve sa fragilité et son émotion, son univers "aérien". Mais il y a maintenant ces autres chansons électro, complètement dans l’air du temps, plus accessibles sûrement aussi. Ça bouge, ça sonne bien, et c’est surprenant par le mélange des instruments et des tonalités. Au milieu de tout ça, elle sait ajouter une grande pincée de poésie avec "La fille que je n’embrasse pas" et la chanson "Koala", de jolies et émouvantes déclarations dignes de cette veille de Saint-Valentin qui rappellent son côté enfantin et gentiment moqueur.
Au Maze, pour ce premier concert, Lise a conquis largement le public en présentant ses nouveaux morceaux et les nouvelles routes empruntées avec ses instruments hi-tech. Elle avance, elle expérimente, elle innove. Tout en se restant fidèle. Et si c’est par une écharpe que tout a commencé, c’est d’un beau manteau de chansons qu’elle a réchauffé ceux qui ont eu la chance d’aller l’écouter ce soir-là.
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