Il a tout écrit, avec ses deux petites mains pleines de doigts. Benjamin Fincher est le créateur de son Kamishibai. Depuis que les médiathèques partenaires proposent des lectures offertes à toutes les jeunes-âmes de chaque cité, le nom de Kamishibaï n’est plus un ovni linguistique. Cela revient à raconter une histoire en montrant les images, le conteur est caché derrière une structure-théâtre, et fait défiler les illustrations. Devant des spectateurs bouche bée.
C’est un peu l’effet que produit l’album sur son auditoire. Une voix mâle assez perchée, pas encore détestable, des sons issus de la culture nippone (les seuls à avoir de la pop sur xylophone). Pour ce second album, Benjamin Fincher a su créer une atmosphère mi-sereine, mi-coquine. C’est dans l’onirique que poussent les fantasmes semés dans les moments de folie et de doute incertain. C’est là que se positionne Kamishibai.
Une douce ambiance, peuplée de mirlitons galopant et de croque-mitaines ensevelis, des rythmes frottés, comme solidaires de la trame, directement issue de l’imagination de son créateur. Des cordes et des claviers synthétisent le mélodrame dans un creuset allégorique. L’album peut être lu comme un paysage, avec ses escarpements et ses vallées encaissées, avec ses sommets enneigés et ses failles effritées.
11 titres pour la bande-originale de vos rêves. De fuites en poursuites, du chasseur à la proie, d’onomatopées en longues enjambées, Kamishibai est ce que le fantasme est à la chimère, une illusion. Une plongée dans un monde où la voix de Benjamin Fincher vous guide, seules vos humeurs vous transportent dans le lieu de votre choix.
Et si le propos vous paraît brumeux, laissez-vous porter.
# 21 avril 2024 : Des beaux disques, des beaux spectacles, une belle semaine
On fait le plein de découvertes cette semaine avec des tas de choses très différentes mais toujours passionnantes. Pensez à nous soutenir en suivant nos réseaux sociaux et nos chaines Youtube et Twitch.