Réalisé par Çagla Zenciri et Guillaume Giovanetti. Turquie/Japon/France. Drame. 1h44 (Sortie le 1er avril 2015). Avec Masahiro Yoshino, Megumi Ayukaw, Xiao Mu Lee et Masako Wajima.

Çagla Zenciri et Guillaume Giovanetti ne sont pas des inconnus : l'année dernière, ils nous avaient emmenés dans une quête initiatique sur les routes escarpées du Pakistan en compagnie de "Noor" un transgenre conduisant un drôle de camion customisé et coloré.

Avec "Ningen", ils nous invitent à les accompagner dans un autre très beau voyage initiatique. Cette fois-ci, le guide sera un vieux PDG japonais, Monsieur Yoshino, dont la compagnie sera riche d'enseignements et de bizarreries.

Monsieur Yoshino est en plein désarroi : sa société est au bord de la faillite et il ne sait que faire. Il a en tête l'histoire très japonaise du "Renard et du Raton-laveur". il a dans la tête le souvenir de la soirée qu'il a passée dans une boîte de strip-tease et dans laquelle une strip-teaseuse rayonnante de beauté - extérieure et intérieure - lui a, contre un billet coincé dans le string, fait partager de très intimes effluves...

Et puis Monsieur Yoshino, chose rare pour un citoyen nippon huppé, a un ami chinois, le restaurateur Xiao Mu Lee, à qui il confie sa désolation dans les rues chaudes de la capitale. Que de choses pour un vieux monsieur qui va devoir emprunter un drôle de chemin pour retrouver le sens de sa vie finissante !

Çagla Zencirci et Guillaume Giovanetti ont filmé un Tokyo insolite avec des lieux magiques comme cette boîte de nuit scintillante ou ce temple perdu dans la montagne où va enfin prendre sens la parabole du "Renard et du Raton-Laveur". Mieux vaut ne pas trop en dire et mettre ses pas dans les pas de Monsieur Yoshino dans ce labyrinthe sans minotaure.

Avec "Ningen", Çaglia Zencirci et Guillaume Giovanetti ont construit un film singulier riche en beaux portraits, comme celui de Monsieur Yoshino, de son ami Chinois et aussi celui de sa femme qui assure la comptabilité de son entreprise, joue de la koto et est la bienveillance même.

"Ningen", en japonais, cela peut se traduire par "humain" ou plutôt par "genre humain". Le film, joué à la perfection par des non-professionnels, est un hymne à ce qu'il y a de meilleur dans l'humanité. Il communiquera à tous ceux qui le découvriront des ondes positives, celles du bonheur de vivre malgré tout.