Film de Claude Chabrol
avec Suzanne Flon, Nathalie Baye, Bernard Le Cocq, Mélanie Doutey,
et Benoit Magimel
Le meilleur ? Sans doute l’affiche même si elle nous met déjà
au parfum !
Le reste ? Rien d’intéressant car comme le déclare Caroline
Eliacheff, psychanalyste et scénariste du film "Parce que les
personnages sont beaux, sympathiques, intéressants, le propos sur la
bourgeoisie n'en est que plus cruel. Ils sont d'une effrayante normalité.
S'il n'y avait pas de crime, peut-être n'y aurait-il rien à raconter
puisque rien ne change. Jamais..." .En l’occurrence, comme tout
est montré , crime inclus, dès les premières minutes
du film, et bien il n’y a plus rien à raconter et Chabrol passe
plus d’une heure à s’enliser dans les stéréotypes
et les conventions pour conforter une thématique éculée
depuis le temps des pharaons !
Chabrol filme une famille quasi rocambolesque et incestueuse dans un contexte
politico-sordide avec son lot de mensonges et de secrets et de personnages
fantomatiques gravitant dans des lieux stéréotypés :
maison familiale cossue et retirée, permanence politique, grande pharmacie
et inévitable résidence secondaire en bord de mer.
Par ailleurs, le scénario n’hésite pas à charger
la barque de la dérive des sentiments pour ne pas dire plus :parricide
et amours incestueuses tous azimuts ! Mais il est vrai le tout dans une famille
tuyau de poêle par excellence, la famille bourgeoise de province. Tout
cela est quand même plus présentable, discret et quasi banalisable
que les mêmes déviances se déroulant dans des HLM sordides
de banlieue ghettoïsées ou dans les pavillons des analphabètes
d’origine rurale !
Se suivent alors des scènes longues, inutiles et lourdes qui enfoncent
bien le clou, au cas où on n'aurait pas compris, avec des acteurs qui
ont du mal à cerner les personnages qu’ils sont censés
interprétés.
Nathalie Baye en passionaria municipale apolitique semble errer hagarde dans
les scènes qui symbolisent un engagement politique au demeurant anecdotique,
comme Bernard Le Coq, la cinquantaine priapique à peine crédible.
La jeune génération est tout aussi falote : les beaux visages
lisses de Benoit Magimel et Mélanie Doutey ne laisse filtrer aucune
passion. Quant à Suzanne Flon, dont on ne doute ni du talent ni de
la sensibilité, que vient-elle faire dans cette galère ?
De plus, le film est visuellement pauvre, techniquement mauvais ( par ex
synchronisation décalée, absence de son d’ambiance…),
filmé à la manière d’un documentaire de "Strip
tease" tiré à l’extrême pour en faire un long
métrage !
Mais en fait, le film ne serait-il pas plutôt une ode à un célèbre
constructeur automobile ! En effet, Renault, marque favorite de la famille
et de ses proches, est à l’honneur, bénéficie de
plans bien serrés et d’une incursion prégnante dans les
dialogues ; ainsi comme dans un jeu tout aussi connu, comptez donc le nombre
de fois où apparaît le mot " twingo" ! |