Comédie musicale d'après le conte éponyme de Hans Christian Andersen écrite par Julien Salvia, Ludovic-Alexandre Vidal et Anthony Michineau, mise en scène par David Rozen, avec Lilly Caruso (en alternance Marlène Connan), Alexandre Faitrouni, Nathalie Lermitte, Gaëlle Gauthier, Thomas Ronzeau, Julien Pior-Lambert, Guillaume Beaujolais et Lucie Riedinger.

"La petite fille aux allumettes" mise en scène par David Rozen est une version musicale librement adaptée du fameux conte de Hans Christian Andersen, bien plus joyeuse que l'original et faisant la part belle à l'imaginaire enfantin.

Emma, placée à l'orphelinat après la mort de sa grand-mère doit vendre des allumettes dans les rues de Londres. N'y parvenant pas et saisie par le froid, la petite fille décide de craquer une allumette pour se réchauffer. Elle se retrouve alors comme par magie dans un monde féerique dont sa grand-mère est la reine et elle, la princesse. Mais le monde imaginaire est menacé par le méchant Fragotov, qui prend l'apparence de Collins, le directeur de l'orphelinat dans le monde réel.

Accompagnée du fantasque Sacha, Emma traversera de nombreuses épreuves pour combattre Fragotov et rencontrera sur sa route plusieurs personnages féroces, drôles ou attachant jusqu'au dénouement final que nous connaissons tous, mais qui ne sera pas forcément le même dans le monde imaginaire que dans le monde réel.

Pendant plus d'une heure, les tableaux s’enchaînent à un rythme effréné et l'on passe de manière très fluide de l'un à l'autre des deux univers de narration grâce aux très beaux décors de Juliette Azzopardi, aux lumières d'Alex Decain et à la mise en scène millimétrée de David Rozen.

Sur la musique tour à tour mélancolique ou entraînante de Julien Salvia, les comédiens chantent et dansent, enchaînant les parties chorégraphiées par Johan Nus assez jouissives, et les parties jouées parfois très drôles (en particulier lors de l'apparition de Mme Olga ou du Monstro Falco) parfois plus triste, en accord avec le conte d'Andersen. Les costumes de Tadéoni sont très beaux, notamment la robe de la reine qui fera rêver bien des petites filles.

Lilly Caruso (en alternance avec Mariène Connan) incarne magnifiquement Emma avec une joie pétillante communicative. Gaëlle Gauthier campe une Mme Olga qui fait se tordre de rire les petits comme les grands tandis que Julien Mior-Lamber en Fragotov-Collins les fait trembler de peur.

Le souci du détail de l'équipe créative, le professionnalisme de la troupe ainsi que la beauté, la joie et la poésie qui se dégagent de l'univers qui prend vie sous les yeux des specatteurs sont sans aucun doute les clefs du succès de ce spectacle qui montre qu'en matière de comédie musicale la scène parisienne arrive ponctuellement à se mettre au niveau des théâtres londoniens ou new-yorkais.