"Faire de la pop c'est réduire la musique / la musique classique devrait s'adapter à nos jours" Gonzales
Il faut avoir une sacrée confiance en soi ou se foutre pas mal de la gueule du monde pour sortir ce genre de disque. Gonzales n’étant plus à une pitrerie musicale près, le voilà de retour avec ce Chambers où il "ré-imagine la musique de chambre de l’ère romantique et la transpose à la musique pop addictive d’aujourd’hui" (sic)…
Avoir envie de s’approprier un répertoire (au traitement musical pour le moins délicat) est une chose que l’on ne peut absolument pas condamner. Donner l’impression que le genre est enfermé dans une époque en est une autre (allez jeter une oreille du côté de Guillaume Connesson ou Pierre Jodlowski par exemple…). Chaque titre de ce Chambers fait référence à un ou plusieurs compositeurs ou musiciens (de Bach à Daft Punk, Fauré, Mendelssohn…), rappelant les exercices de styles réservés aux classes d’écriture et de composition. Classes que Gonzales a dû oublier de fréquenter avec assiduité car ici, tout se ressemble dans un ennui soporifique et prétentieux. On a affaire à du piano d’opérette (et encore…), à un quatuor à cordes mal utilisé (où est passé le second violon ? et l’alto ?), à une formule quintette sans aucun intérêt musical (ni mélodiquement et encore moins harmoniquement).
Gonzales a-t-il déjà entendu si ce n’est une œuvre des compositeurs qu’il prend en référence (où est le mode majeur mixte de Fauré ? La gamme mineure mélodique, la tonique avec sixte ajoutée ?), un quintette à cordes et piano ? Quel est l’intérêt de ce disque qui ne vaut même pas une œuvre mineure de Koechlin ? Non, ce Chambers n’est pas mieux que du Carrelage phonique ou de la Tapisserie en fer forgé… de la Musique d’ameublement. Pour terminer, il serait temps d’arrêter de faire croire que faire du piano avec des harmonies mineures, faire jouer un quatuor à cordes comme on n’osait déjà plus le faire au milieu du XIXème sauf chez les petits tâcherons de la composition est de la musique "classique" et de rappeler au Jango Edwards du piano que la musique "classique" s’adapte à nos jours, elle les devance même parfois ! Je vous propose même d’aller le vérifier par vous-même, cela permettra à de vrais compositeurs de vivre un peu plus décemment de leur musique…
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