Les Beaux Esprits, un collectif d'artistes qui ont décidé de travailler ensemble, proposaient une nouvelle soirée à la Dame de Canton. Il n'y a d'ailleurs pas dans ce collectif uniquement des artistes qui décident d'effectuer des collaborations et de monter des co-plateaux, il y a aussi des graphistes pour l'affiche, des ingénieurs du son et des éclairagistes qui donnent bénévolement du temps pour mettre en avant de jeunes talents.
Ce soir-là, c'est Bastien Lucas qui ouvrait la soirée. Sa pop française élevée à William Sheller et à Alain Chamfort s'impose sans difficulté. La voix bien posée capte l'attention. Les mélodies à tiroir charment. Après un EP tout à fait recommandable, L'autre bout du globe sorti il y a six mois, on attend avec impatience son album, enregistré entre la France et le Québec.
C'est, après un très court changement de plateau, Livia qui prend le relais. Assise aux claviers, accompagnée d'un bassiste et d'un beatboxer, sa formule a de quoi séduire musicalement. Cependant, les textes très autocentrés (chaque phrase commençant par Je, Ma, Mon ou Mes) et adolescents, plus scatophiles que coquins, ne séduisent guère. Entre la boîte de Zaz et Jackie Quartz, on espère que le projet mûrira car, musicalement et dans l'interprétation, le potentiel est là.
Pierrot Panse clôturera la soirée avec son folk voyageur. Lui à la guitare sèche, clavier et boucles, accompagné de Martial Bort à la guitare électrique, sa voix captive. Les textes joliment écrits pour sa voix légèrement voilée sont écoutés attentivement par le public. Il invitera Monsieur Copain, prochain artiste principal des Beaux Esprits à la Dame de Canton, pour une reprise ralentie et grave du "Vent Nous Portera" de Noir Désir.
En ultime chanson, les trois artistes se retrouveront pour une version enjouée de "La Vie Ne Vaut Rien" d'Alain Souchon, soulignant le côté sympathique, bon enfant et collectif.
Encore un fois, Les Beaux Esprits ont permis de mettre un coup de projecteur sur des artistes qui souvent, faute de structures mais pas de talent, manquent malheureusement d'opportunités de toucher un public large. |