Quand je vois un album qui s’appelle Curiosity, je pense instantanément à la face B de Standing On The Beach de The Cure sur cassette, c’était une cassette collector, oui une version limitée en cassette avant que ça soit la mode, avec donc plus de vingt ans d'avance. Franchement, le disque dont je vais vous parler n’a aucun rapport avec The Cure, bon si on veut vraiment tirer par les cheveux, on notera une similitude entre les pois de la pochette et les pois de la chemise de Robert Smith sur Entreat mais c’est VRAIMENT tirer par les cheveux et c’est mon esprit malade qui fait des coqs à l’âne qui parle, mon psy n’arrête pas de me le répéter... Pas plus tard qu’hier, j’allais à la boulangerie et là... Pardon, reprenons…
C’est en fait le morceau "Curiosity Killed The Cat" (The Lovecat ? Heu non rien), qui donne son nom au disque. Un chat qui meurt, le chat qui est, je vous le rappelle, une sorte de pigeon d’appartement en plus gros, c’est suffisamment une bonne nouvelle pour qu’on s’intéresse au disque, mais je suis un peu brouillon, il y a du progrès, je m’en rends compte, alors reprenons du début…
Emilie Gassin, ancienne footballeuse (si, si), est une jeune auteur, compositeur, interprète australienne (insérez ici une vanne avec kangourou ou koala), ayant passé par Manchester, puis par Paris, elle jouait au PSG, bref niveau CV, ça se pose là.
Commençons par les choses qui fâchent comme ça on n’en parle plus ensuite, comme beaucoup de chanteuse de son époque, elle abuse un peu parfois de "yeah yeah, j’ai une belle voix, je fais des vocalises ho mmm yeah you, yo", ce qui est un peu pénible, mais c’est la mode, vivement que ça passe. Mais heureusement, elle ne le fait pas sur tous les morceaux donc ça va et ce n’est pas trop forcé.
La curiosité du disque qui n’est pas un vilain défaut, on ne le répétera jamais assez, vient du fait qu’Emilie a voulu embrasser tous les styles de chanson qu’elle aime, la pop, le gospel, le banjo joyeux, la chanson d’amour, les cuivres, la chanson triste, la chanson française, type nouvelle nouvelle scène et même l’a capella avec "I’m Sorry", morceau qui se veut touchant mais qui finit par être usant, mais qui ne demande qu’à connaître un destin à la "Tom’s diner" de Suzanne Vega. C’est tout le bien qu’on lui souhaite.
Dans l’ensemble, cela manque un peu de cohérence, de ligne directrice mais ça fonctionne quand même plutôt bien, notamment grâce à sa très jolie voix et aux arrangements riches et travaillés. Finalement, c’est aussi un des charmes du disque cette absence de fil, on n’a pas l’impression d’écouter treize fois la même chanson, chacune a son univers. Autre chose qui fait que ça fonctionne très bien, c’est que l’ambiance générale du disque est plutôt légère, il vous fera taper du pied et même danser le kazatchok, normal pour une australienne, un disque souriant, excepté les très doux et très beaux "Lovely" et "Sad Song", un disque parfait pour l’été, qui réussit l’exploit aussi de rendre supportable la voix de Renan Luce, pour le duo en franglais léger et accrocheur "Petite Anglophone". Tout est possible.
Bref, ça ne révolutionne rien mais pour un premier album, Emilie Gassin met la barre assez haute et livre un disque visiblement à son image, c’est-à-dire curieux, varié, pétillant.
# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil
Un peu de soleil, des oiseaux qui chantent, le calme avant la tempête olympique. En attendant, cultivons-nous plutôt que de sauter dans la Seine. Pensez à nous soutenir en suivant nos réseaux sociaux et nos chaines Youtube et Twitch.