Klô Pelgag terminait une tournée de cinq semaines en France par un Trianon à Paris.
C'est d'abord Nicolas Jules qu'on retrouve en scène. Il s'agit effectivement de retrouvailles parce que même s'il n'a jamais cessé de tourner, il y a quelques temps déjà que son dernier album est sorti. Hormis un très agréable duo sur le bel album J'aime tes ex de Gaëlle Vigneault, l'absence d'actualité discographique de l'artiste faisait qu'on ne l'attendait pas forcément sur le plateau du Trianon. Les spectateurs venus découvrir l'univers déjanté de Klô Pelgag s'attendent forcément à des surprises et à des éclats de rire. On connaît l'humour de Nicolas Jules, ses textes bourrés de clins d'oeil, et c'est sans surprise qu'il parvient à mettre le public dans sa poche. Face à l'enthousiasme, il joue même le rôle de la rockstar ultime, descend de scène et se jette sur les premiers rangs... pourtant confortablement assis au fond de leur fauteuil. Standing ovation pour Nicolas Jules.
C'est, peu de temps après, la jeune québécoise qui entre à son tour en scène. Accompagnée de six musiciens, dont son frère Matthieu aux claviers, habillages sonores et bidouillages divers, Klô Pelgag occupera essentiellement le piano en devant de scène. Assise en fauteuil roulant, elle chantera aussi parfois allongée sous le piano ou debout sur une chaise. Mais son costume de squelette et "sa tuque" verte permettent au public de la suivre quelles que soient les acrobaties ou les intermèdes loufoques auxquelles elle se livre entre deux chansons, et même parfois durant les chansons. Pour revenir à la musique, sa pop baroque pour instruments classiques touche un public venu en connaisseur mais dont on notera néanmoins l'hétérogénéité des styles, de la jeune fille en fleur au rockeur cuir en passant par le conventionnel hipster à col boutonné so 2014. L'intégralité de l'album L'alchimie des monstres sera interprété, ainsi que quelques inédits. Parmi ceux-ci, on reconnaîtra "Pégase" de Thomas Fersen.
A la suite d'une très belle prestation, on regrettera seulement qu'elle n'ait pas interprété en rappel "Nantes" de Barbara qu'elle avait pourtant joué au Ministère de la Culture lorsque, quelques jours auparavant, lorsqu'elle avait reçu le Prix Barbara des mains de la Ministre.
Artiste révélation au dernier gala de l'Adisq, les victoires de la musique québécoises, c'est avec une de ses remarques complètement hors de propos qu'elle revient pour l'ultime rappel : "Vous avez peut-être remarqué. J'ai un léger accent. C'est parce que je suis italienne. Je vais terminer le spectacle par une chanson grivoise. C'est une tradition dans mon pays. Alors si vous êtes enceinte, c'est le bon moment pour accoucher. Si vous avez besoin, je serais contente de vous aider... Je n'ai pas d'expérience dans le domaine, mais j'aime apprendre". Sourires garantis au moment de partir.
Pour ceux qui auraient manqué Klô Pelgag en concert en France, on peut quand même leur conseiller la réédition "deluxe" de son album, bel objet en forme du livre, illustré d'aquarelles et d'encres souvent inquiétantes, et agrémenté de six nouveaux titres dont la reprise de Thomas Fersen, "Pégase".
Cette semaine, c'est le retour de la MARE AUX GRENOUILLES, vendredi soir à 21h en direct sur Twitch, c'est gratuit alors on compte sur vous ! D'ici là, voici le programme de la semaine. Retrouvez-nous aussi sur nos réseaux sociaux !