J'aime me lancer dans l'écoute d'un nouveau disque d'un artiste dont j'ignore tout. Et pour vous faire vivre l'expérience en direct, je ne commencerai pas cette chronique par l'habituelle mise en situation. Stefan Wesolowski : Kompleta.
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J'entre délicatement dans un univers méditatif qui s'ouvre peu à peu. En douceur, notes tenues, mélodies apaisantes, puis les voix font leur entrée. Plus proche de la psalmodie que des mélodies acrobatiques dans un premier temps, le chant (religieux) joue avec les codes du genre pour s'envoler et prendre des libertés magnifiques. Masculin et féminin, en alternance ou ensemble, les deux voix se cherchent, se répondent et se mélangent parfaitement.
Si les instruments classiques (cordes) sont au cœur de ce disque, ils sont soutenus par des sons électroniques, nappes ou parfois rythmiques, qui projettent ces compositions dans leur temps. Car elles sont classiques ces compositions, certes, mais elles se laissent prendre au jeu des sonorités d'aujourd'hui, partent dans les effets, échos, jouent avec le silence et la matière ; une musique ancrée dans le passé mais qui ne s'y enferme pas, bien au contraire. Stefan Wesolowski est un compositeur classique totalement contemporain.
[] Stop
L'expérience a ses limites. Présenter un album sans rien connaître de son auteur, vous donner envie de l'écouter sans faire de références à un quelconque curriculum vitae n'est pas un exercice facile. Ce disque est en fait la ré-édition du premier album de Stefan Wesolowski, qu'il a composé à seulement 21 ans, il y a une petite dizaine d'années. Entre-temps, sa musique a parcouru le monde, illustré des films ou des pièces de théâtre, trouvé de nombreux échos aussi bien chez les professionnels que dans le public, et c'est bien normal tant la maturité dont il fait déjà preuve sur ce premier essai est impressionnante. Une porte d'entrée pour aller découvrir la suite de sa discographie.
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