Musique sep Théâtre sep Expos sep Cinéma sep Lecture sep Bien Vivre
  Galerie Photos sep Nos Podcasts sep Twitch
 
recherche
recherche
Activer la recherche avancée
Accueil
 
puce puce
puce Faith No More
Sol Invictus  (Ipecac Recordings)  février 2015

"We will rise from the killing floor, like a matador"

Il y a retour discographique et retour discographique. Il aura donc fallu attendre 18 longues années, devenir adulte, avoir des enfants et perdre de nombreux points de vie pour avoir entre les mains ce Sol Invictus.

Plus qu’un retour, c’est une renaissance. Il ne faut pas oublier la dernière tournée datant de 2012 où le groupe tout de blanc vêtu annonçait sa propre mort. Une renaissance, presque inespérée mais avec tout ce que cela peut induire : l’esthétique du passé (la dualité basse / batterie, le jeu de batterie de Mike Bordin et son groove particulier dû à un jeu décroisé proche de celui du jazz, l’alternance des atmosphères, des rythmes, le mariage des genres, et la folie de Mike Patton…), ce à quoi s’ajoute le parcours de chaque musicien depuis Album Of The Year en 1997 (notamment les collaborations de Patton avec John Zorn).

Oui, le groupe était mort, Patton ne voulait pas saloper leur discographie tout entière avec un mauvais album sorti juste pour de l’argent. Et puis il avait de quoi faire avec son label Ipecac et ses très nombreux projets, tous absolument indispensables : Fantômas, Tomahawk, Peeping Tom, Mondo Cane l’hommage surprenant à la variété italienne, des bandes originales (La Solitude des nombres premiersThe Place Beyond The Pines...), et donc les différentes collaborations avec John Zorn. Il n’empêche, on peut être inclassable, un performer incroyablement génial, incorruptible et radical et ne pas manquer de lucidité. Et puis il y a la rencontre entre deux membres au mariage d’un troisième puis "Matador", composée par Bill Gould jouée pour la première fois en 2011 en concert à Buenos Aires. La machine se met doucement en branle…

Parler de Faith No More comme d’un groupe culte ne veut absolument rien dire, pourtant ne pas posséder au moins un de leurs albums, c’est laisser un trou béant dans sa discographie. Le placer dans la case des groupes de métal est un non sens tellement il représente plus que cela. Telle une anguille, le groupe en provenance de San Francisco glisse entre les doigts, ne peut se résumer à un line up (qui aura connu de nombreuses évolutions dues à de graves problèmes internes), à une discographie (que de différences entre "We Care A Lot", "The Real Thing" ou "King For A Day… Fool For A Life Time"), à une succession de chansons ou à Mike Patton.

Alors ce Sol Invictus ? Inventivité, irrévérence et audace sont toujours au cœur de la musique de Faith No More. Bien sûr, on sait à peu près à quoi s’attendre, à cette folie créatrice, à ces expérimentations, à cette vague capable de nous emmener sur cent chemins différents, de nous retourner comme une crêpe, de nous caresser dans le sens du poil. Les esprits chagrins regretteront ce manque de surprise… quelle idiotie ! Bien sûr, les membres du groupe ont vieilli, on a perdu en bestialité et en côté foufou ce que l’on a gagné en homogénéité. Si ce disque couvre un large spectre de sons et de texture, qu’il est bon de retrouver ce mélange iconoclaste de rock, pop, métal, funk, soul, jazz etc., de retrouver cette écriture explosive et sinueuse, ces constructions harmoniques pyramidales, ces jeux de tension-détente, cette déferlante sonique, ces mesures à temps non isochrones… Patton est toujours, mais c’est une évidence pour ceux qui suivent sa carrière, absolument impérial. Son chant, même si il est maintenant dans un registre plus grave, est toujours aussi guttural, hurlé, de crooner, lyrique, incompréhensible, tout en rondeur, frondeur.

Sol Invictus est un disque complexe, toujours autant excentrique et plein de nuances, qui ne se livrera pas aux premières écoutes mais qui possède également une certaine efficacité et immédiateté mélodique (la fausse idiotie pop de "Motherfucker" en est un parfait exemple). Nous pourrions cartographier chaque titre, parler de l’utilisation des modes dans "Superhero" ou "Sunny Side Up", de l'électricité claustrophobe de "Separation Anxiety", de la violence qui laisse à un calme tout en tension dans "Superhero", les sens et contre sens de "Sunny Side Up", des milliers de détails qui parsèment chaque titre, du mix parfait du tandem Matt Wallace / Bill Gould qui amène clarté et visibilité, de la farce faussement de mauvais goût de "From The Dead", du déstructuré "Rise Of The Fall" mais cela serait comme disséquer la cuisine de Yannick Alleno, on en perdrait tout le charmes et toutes les saveurs…. Plus qu’un excellent disque, ce Sol Invictus se révèle donc un disque nécessaire…

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album We Care A Lot de Faith No More
Faith No More en concert au Festival Rock en Seine 2009 (samedi 29 août 2009)
Faith No More en concert à Sonisphere Festival - France 2012 - 2ème édition
Faith No More en concert à Hellfest Open Air Festival #15 (édition 2022)

En savoir plus :
Le site officiel de Faith No More
Le Facebook de Faith No More


Le Noise (Jérôme Gillet)         
deco
Nouveau Actualités Voir aussi Contact
deco
decodeco
• A lire aussi sur Froggy's Delight :


# 14 avril 2024 : En avril, de la culture tu suivras le fil

Un peu de soleil, des oiseaux qui chantent, le calme avant la tempête olympique. En attendant, cultivons-nous plutôt que de sauter dans la Seine. Pensez à nous soutenir en suivant nos réseaux sociaux et nos chaines Youtube et Twitch.

Du côté de la musique :

"Kit de survie en milieu hostile" de Betrand Betsch
"Let the monster fall" de Thomas de Pourquery
"Etat sauvage" de Chaton Laveur
"Embers of protest" de Burning Heads
"Sin miedo" de Chu Chi Cha
"Louis Beydts : Mélodies & songs" de Cyrille Dubois & Tristan Raës
"Arnold Schönberg : Pierrot lunaire" de Jessica Martin Maresco, Ensemble Op.Cit & Guillaume Bourgogne
"C'est pas Blanche-neige ni Cendrillon" de Madame Robert
"Brothers and sisters" de Michelle David & True Tones
"Prokofiev" de Nikita Mndoyants
"Alas" de Patrick Langot, Alexis Cardenas, Orchestre de Lutetia & Alejandro Sandler
"Symptom of decline" de The Black Enderkid
"Tigers blood" de Waxahatchee
"Not good enough" de Wizard
et toujours :
"Le carnajazz des animaux" de Dal Sasso Big Band"
"Deep in denial" de Down To The Wire
"Eden beach club" de Laurent Bardainne & Tigre d'Eau Douce
"Ailleurs" de Lucie Folch
"Ultrasound" de Palace
quelques clips en vrac : Pales, Sweet Needles, Soviet Suprem, Mazingo
"Songez" de Sophie Cantier
"Bella faccia" de Terestesa
"Session de rattrapage #5", 26eme épisode de notre podcast Le Morceau Cach

Au théâtre

les nouveautés :
"Tant que nos coeurs flamboient" au Théâtre Essaïon
Notes de départs" au Théâtre Poche Montparnasse
"Les chatouilles" au Théâtre de l'Atelier
et toujours :
"Come Bach" au Théâtre Le Lucernaire
"Enfance" au Théâtre Poche Montparnasse
"Lîle des esclaves" au Théâtre Le Lucernaire
"La forme des choses" au Théâtre La Flèche
"Partie" au Théâtre Silvia Monfort
"Punk.e.s" Au Théâtre La Scala
"Hedwig and the angry inch" au théâtre La Scala
"Je voudrais pas crever avant d'avoir connu" au Théâtre Essaïon
"Les crabes" au Théâtre La Scala
"Gosse de riche" au Théâtre Athénée Louis Jouvet
"L'abolition des privilèges" au Théâtre 13
"Lisbeth's" au Théâtre de la Manufacture des Abbesses
"Music hall Colette" au Théâtre Tristan Bernard
"Pauline & Carton" au Théâtre La Scala
"Rebota rebota y en tu cara explota" au Théâtre de la Bastille
"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche
des reprises :
"Macbeth" au Théâtre Essaion
"Le chef d'oeuvre inconnu" au Théâtre Essaion
"Darius" au Théâtre Le Lucernaire
"Rimbaud cavalcades" au Théâtre Essaion
"La peur" au Théâtre La Scala

Une exposition à la Halle Saint Pierre : "L'esprit Singulier"

Du cinéma avec :

"Amal" de Jawad Rhalib
"L'île" de Damien Manivel
zt toujours :
"Le naméssime" de Xavier Bélony Mussel
"Yurt" de Nehir Tuna
"Le squelette de Madame Morales" de Rogelio A. Gonzalez

et toujours :
"L'innondation" de Igor Miniaev
"Laissez-moi" de Maxime Rappaz
"Le jeu de la Reine" de Karim Ainouz
"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle
"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"L'origine des larmes" de Jean-Paul Dubois
"Mort d'un libraire" de Alice Slater
"Mykonos" de Olga Duhamel-Noyer
et toujours :
"Des gens drôles" de Lucile Commeaux, Adrien Dénouette, Quentin Mével, Guillaume Orignac & Théo Ribeton
"L'empire britanique en guerre" de Benoît Rondeau
"La république des imposteurs" de Eric Branca
"L'absence selon Camille" de Benjamin Fogel
"Sub Pop, des losers à la conquête du monde" de Jonathan Lopez
"Au nord de la frontière" de R.J. Ellory
"Anna 0" de Matthew Blake
"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
twitch.com/froggysdelight | www.tasteofindie.com   bleu rouge vert métal
 
© froggy's delight 2008
Recherche Avancée Fermer la fenêtre
Rechercher
par mots clés :
Titres  Chroniques
  0 résultat(s) trouvé(s)

Album=Concert=Interview=Oldies but Goodies= Livre=Dossier=Spectacle=Film=