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Théâtre Essaion  (Paris)  juin 2015

Comédie dramatique de Lyle Kessler, mise en scène par Sylvy Ferrus, avec Etienne Ménard, Vincent Simon et Bastien Ughetto.

De la pièce "Orphans" ("Orphelins") de Lyle Kessler, Alan J. Pakula, le réalisateur du "Choix de Sophie" avait tiré un beau film, "Les Enfants de l'impasse" avec Albert Finney et Mathieu Modine.

Ce titre est peut-être plus explicite qu'"Orphans" et fait référence aux "Dead End Kids", un groupe d'enfants qui, à Hollywood, jouaient les enfants des rues de New York et de Chicago, livrés à eux-mêmes et bien entendu tentés de devenir les petites mains des gangsters. Ces "Anges aux figures sales" se confrontaient ainsi à Bogart dans un célèbre film de Raoul Walsh

Sylvy Ferrus a fait le bon choix en adaptant cette pièce tellement riche en références mythologiques américaines qu'elle ne cesse d'être montée. Créée par Gary Sinise, et reprise avec Alec Baldwin, elle a, outre le film de Pakula, été l'objet d'une lecture avec Pacino dans le rôle du "père"/gangster.

Il faut dire qu'elle porte en elle la marque "Actor's Studio" dans ce qu'elle a de meilleur, Lyle Kessler ayant travaillé avec Lee Strasberg. Dans cette version très réussie de Sylvy Ferrus, les trois acteurs ne cherchent pas à jouer à tout prix selon les codes de la "Méthode". Si chacun est bien caractérisé, parfois sous tension et toujours enfermé dans son propre univers, ils parviennent pourtant à jouer à l'unisson pour que leur étrange trio prenne sens.

Dans "Orphans", deux jeunes frères sont livrés à eux-mêmes dans une maison de Philadelphie. Le plus grand,Treat, pour protéger son jeune frère, Philip, le maintient dans son enfance, au risque d'en faire un débile analphabète. Il ne sort jamais pendant que son aîné, en attendant pire, commet des petits forfaits pour les faire survivre.

Un soir, il ramène à la maison Harold, un homme ivre, un homme en possession d'une mallette pleine d'actions. Les deux frères décident de le kidnapper. Tout bascule alors car l'homme est un gangster qui voit en eux des "Dead End Kids", des petits orphelins voués au crime et à la mort précoce. Il va tenter de les ramener à la vie, à l'amour.

Pièce décidément "cinématographique", "Orphans" bénéficie du beau décor et des costumes impeccables de Marine Fronty et Zsoffia Rozgonyi. Avec une grande économie de moyens, elles sont parvenues à créer un intérieur où s'épuisent les angoisses de Philip et les frustrations de Treat et à rendre signifiantes les tenues des uns et des autres. Dès lors, on assistera à des échanges intenses, voire physiques, où le trio n'hésitera à passer par des moments de vraie violence.

Ce gangster mystérieux devient un père de substitution pour ces deux garçons perdus et bouleverse leur éternelle routine. Orphelin lui aussi, rêvant de les sauver ou de les adopter, il lie à jamais son destin aux leurs.

Etienne Ménard est très convaincant dans ce rôle de gangster à la Humphrey Bogart, poursuivi par un destin sans pitié. Il fait face à Bastien Ughetto, qui transforme son personnage de faux autiste prolongé en un modèle du genre, et à Vincent Simon, plus écorché, plus en manque d'amour, lui qui donne maladroitement ce qui en fait chez lui office à son frère.

La situation est forte, la pièce formidablement écrite et l'on sent, même sans en bien connaître tous les ressorts, que Sylvy Ferrus et ses acteurs se font un devoir d'en respecter l'esprit. Cette pièce apparemment très américaine touche à l'universel, car elle est avec une grande justesse du côté de ceux qui ont connu la pire des injustices, celle de grandir sans amour.

On n'hésitera donc pas à dire qu' "Orphans" est un des spectacles les plus réussis qu'on ait pu voir cette saison.

 

Philippe Person         
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# 17 mars 2024 : le programme de la semaine

De la musique, des spectacles, des livres. Aucune raison de s'ennuyer cette semaine encore. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.

Du côté de la musique:

"Almost dead" de Chester Remington
"Nairi" de Claude Tchamitchian Trio
"Dragging bodies to the fall" de Junon
"Atmosphérique" de Les Diggers
quelques clips avec Nicolas Jules, Ravage Club, Nouriture, Les Tambours du Bronx, Heeka
"Motan" de Tangomotan
"Sekoya" de Tara
"Rita Graham partie 3, Notoriété", 24eme épisode de notre podcast Le Morceau Caché
et toujours :
"Scars" de Greyborn
"Rooting for love" de Laetitia Sadier
"Quel est ton monde ?" de Olivier Triboulois
"Letter to self" de Sprints
"TRNT best of 1993 2023)" de Tagada Jones
"Beyond the ridge" de Wildation
Quelques clips chez YGGL, Down to the Wire, Malween, Lame, For the Hackers et Madame Robert

Au théâtre

les nouveautés :

"Une vie" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Le papier peint jaune" au Théâtre de La Reine Blanche

"Lichen" au Théâtre de Belleville
"Cavalières" au Théâtre de la Colline
"Painkiller" au Théâtre de la Colline
"Les bonnes" au théâtre 14
et toujours :
"A qui elle s'abandonne" au Théâtre La Flêche
"Les quatres soeurs March" au Théâtre du Ranelagh
"Mémoire(s)" au Théâtre Le Funambule Montmartre
"N'importe où hors du monde" au Théâtre Le Guichet Montparnasse
"Quand je serai un homme" au Théâtre Essaïon

Du cinéma avec :

"El Bola" de Achero Manas qui ressort en salle

"Blue giant" de Yuzuru Tachikawa
"Alice (1988)" de Jan Svankmajer
et toujours :
 "Universal Theory" de Timm Kroger
"Elaha" de Milena Aboyan

Lecture avec :

"La sainte paix" de André Marois
"Récifs" de Romesh Gunesekera

et toujours :
"L'été d'avant" de Lisa Gardner
"Mirror bay" de Catriona Ward
"Le masque de Dimitrios" de Eric Ambler
"La vie précieuse" de Yrsa Daley-Ward
"Le bureau des prémonitions" de Sam Knight
"Histoire politique de l'antisémitsme en France" Sous la direction d'Alexandre Bande, Pierre-Jerome Biscarat et Rudy Reichstadt
"Disparue à cette adresse" de Linwood Barclay
"Metropolis" de Ben Wilson

Et toute la semaine des émissions en direct et en replay sur notre chaine TWITCH

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

           
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