Si vous n'avez jamais écouté A Place To Bury Strangers, commencez par Transfixiation. Le quatrième album des New Yorkais aux sons brutaux, le deuxième signé sur Dead Oceans, ne déçoit pas les attentes.
"Supermaster" ouvre cet album dans une section rythmique wave, avec une batterie très précise et plusiers effets des pédales notoirement bricolés par eux-mêmes. La voix profonde d'Oliver Ackermann domine entre rythmes répétitifs, réverb, mur de guitares saturées shoegaze, spasmes électriques, et distorsions massives.
"What we don't see" et "Now it's over", avec la ligne de basse de Dion Lunadon qui célèbre Peter Hook, évoquent les Joy Division. Il est dejà loin le temps de leur premier album éponyme (2007), d'Exploiding Head (2008), avec le changement de line up entre Mofo et Lunadon au basse et Space et Gonzales à la batterie, dejà présents pour Worship (2012).
La section rythmique de "Straight", avec ses dissonances grinçantes, martèle un son saccadé avec une guitare diffractée. Dans ce sound nerveux arrive une pause sur "Lower zone", morceau instrumental à l’introduction tambourinée qui persiste jusqu'à la fin en accompagnant la catharsis de cet l'album à l'épaisseur bruitiste.
"Deeper" (enregistrée, avec "We've come so far", en Norvège avec l'aide d'Emil Nikolaisen du groupe Serena Maneesh) porte une étrange sensualité sonore à la Sonic Youth ("If you talk to me / you know you're gone / If you fuck with me / you know you're gone / I gotta get so deep / deeper sea, deeper than me").
On rencontre My Bloody Valentine sur "Love High" et "We've come so far". Au son nerveux de "Fill the void" fait suite le dernier morceau "I will die" où la colère devient un cri de rage répété d'Ackermann ("And I will die again and again, and again").
Leur dernière venue parisienne, le 13 avril au Divan du Monde, a été un super concert entre déflagrations soniques, distorsions noise, plusiers pédales enclenchées, délire sonore, et une diffusion d'ultra sons connue par les fans qui apprécient leur réputation de "groupe le plus bruyant de New York".
Oliver Ackermann dans une interview de Chris Bilton de Exclaim.ca disait : "On a essayé de capturer un son qui est proche de celui live des A Place To Bury Strangers live pour l'enregistrer, en expérimentant avec l'enregistrement de mille manières différentes, pour essayer de capturer ce sentiment. Certains morceaux ont été enregistrés alors que nous étions en train de les revoir."
Pour mieux écouter cet album, il faut chercher le prochain live des A Place To Bury Strangers !
Cette semaine, c'est le retour de la MARE AUX GRENOUILLES, vendredi soir à 21h en direct sur Twitch, c'est gratuit alors on compte sur vous ! D'ici là, voici le programme de la semaine. Retrouvez-nous aussi sur nos réseaux sociaux !