Comme les plus observateurs l'auront sûrement remarqué, j'ai un gros faible pour les albums un peu ovniesques, particulièrement lorsqu'ils utilisent des sons électroniques. Ce n'est justement pas du tout pour ça que j'ai choisi de vous parler du deuxième album de Jonathan Jeremiah, Oh Desire. Album acoustique d'un homme qui mélange ses influences, ses racines comme ses voyages et sait parfaitement les mettre en notes et en mots. Jonathan Jeremiah est un authentique anglais de mère irlandaise et de père indien, basé à Londres mais plus à sa place dans un bus quelque part entre New York et L.A. C'est d'ailleurs suite à ce voyage qu'il a commencé à écrire ses premiers titres. Après un premier album, réussi, sorti en 2012, il présente son nouvel opus.
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A peine lancé sur la platine, c'est déjà un classique. L'entrée en matière est instrumentale, puis la voix du songwriter vient nous réchauffer l'âme… folk. Se faufilant quelque part entre la joie et la tristesse, c'est quand il devient heureux qu'il nous rend mélancoliques. Puis les rythmiques rentrent, et apportent une touche, un groove, un feeling urbain qui lorgne du côté du trip-hop. Mais ces chansons n'ont besoin de rien pour exister. Une guitare, une voix, une histoire. C'est pour ça que c'est si bon.
On prend la route, assez vite, on se voit calé au fond d'un fauteuil usé d'un bus Greyhound encore un peu brillant, naviguant entre deux paysages désertiques sur une longue ligne droite. Devant, le ciel orange ne nous dit pas vraiment s'il prend ses couleurs du soleil qui disparaît où des premières lueurs de la ville, oasis d'un soir où l'on trouvera bien une chambre dans un motel pas encore trop défraîchi. Puis les cordes se lancent, la caisse claire frappe et nous voilà projetés dans les rues sombres à la recherche d'un club, au hasard des carrefours qui laissent l'étranger incrédule, un peu perdu. Un homme gratte une vieille Gibson, assis sur les marches d'un immeuble en briques ; on lui demanderait bien son chemin, mais il suffit de suivre les paroles. Et il est déjà temps de reprendre le bus, la route n'attend pas.
[] Stop
Enregistré sur bandes analogiques au Konk Studio (Ray Davis, ex-Kinks), Oh Desire est un disque ancré dans plusieurs traditions musicales. Jonathan arrive à faire de ces titres, clairement soul/folk (ou le contraire), un truc vraiment cool d'aujourd'hui, teinté de jazz, d'un jeu de guitare picking élégant et de couleurs chaudes. Son timbre de voix n'y est pas étranger, les orchestrations toujours impeccables non plus, mais c'est dans le cœur de ses chansons qu'on trouve le secret de la réussite de cet album. Approchez-vous, tendez l'oreille...
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