
Il y a la vie.
Il y a le sommeil.
Il y a les rêves.
Et puis...
Et puis il y a Barbara Carlotti en général et surtout à la Maison de la Poésie qui nous a proposé un voyage entre l’éveil, le sommeil et les rêves, et pour être certain qu’au réveil ce rêve soit inoubliable, que l’on se dise non mais ce n’était pas un rêve c’est arrivé pour de vrai... C’est impossible que j’ai rêvé ça... Il y a un invité, plus qu’un invité, un auteur, un vrai, je veux dire un écrivain, Jonathan Coe.
Il y a la musique.
Il y a les mots.
There is so much more.
Et soudain dans ma tête de piaf tout se mélange, il est vingt et une heures, le flash vous est présenté par José Setien et c’est parti pour Cosmic Fantaisie...
Chut...
Laisse-toi t'entraîner...
Oublie tout.
Oubliez tout.
Oubliez-vous.
Oublie-toi.
Barbara Carlotti propose un voyage, musical, littéraire, scientifique, aidé par un docteur, un professeur, un vrai, la preuve il a une blouse blanche, et surtout aidé par un anglais assis à son bureau, elle nous propose un voyage dans les rêves, voyage à deux voix, franco-anglaise, voyage dans un livre The House of Sleep, les mots de l’auteur dit par l’auteur, Jonathan Coe (l’auteur entre autres du formidable The Rotters’ Club - Bienvenue Au Club), les mots de l’artiste chanté par l’artiste et tellement d’autres mots encore.
Voyage onirique mais parfois terre à terre, cherchant à savoir ce qu’est le sommeil et surtout de quoi sont fait les rêves, les cauchemars, de grenouilles, de délice de grenouilles ou de pattes de grenouille.
Musicalement parfait, quatrième date concluant une sorte de résidence, Barbara Carlotti a proposé un vrai spectacle écrit, mis en scène autant qu’improvisé, ou tout semble possible, où l’auteur à sa table jouera de son texte, où l’artiste jouera de sa musique et où ensemble ils se retrouveront, alternant anglais et français, le thème du moment à la maison de la poésie est "Paris-London" ne l’oublions pas, où l’on découvrira le romancier en musicien et parolier, où les guitares, les claviers, et les projection d’images symboliques issu par exemple de La Jetée, Twin Peaks, Psycho, et d’autres plus abstraits, nous transporterons d’une conférence, à un concert, à une lecture, à des tests pour l’album à venir, à des études sur l’endormissement, c’est un peu tout à la fois, avec parfois une petite frustration de ne pas applaudir entre les morceaux, silence dans la salle, silence de rigueur, surtout ne pas abîmer le rêve, silence interrompu par quelques rires et qui ne se brisera définitivement qu’au noir final, comme au matin, et où enfin nous laisserons notre plaisir apparaître, exploser, où nous saluerons ces nouveaux morceaux et le reste du spectacle, de la conférence, du voyage.
Que restent-ils des rêves au matin ? Au final une envie de dormir et de rêver encore, avec la douce voix de Barbara, avec les mots de Jonathan. Il avouera plus tard qu’il y a peu il n’avait jamais entendu parler d’elle, et qu’il est instantanément tombé amoureux de sa voix et de sa musique. Pour nous qui la connaissions depuis plus longtemps, nous savons que c’est là son univers, un univers lettré, poétique, cultivé, onirique. Je pourrais évoquer les morceaux repris, les avant-premières, les vampires, mais ça ne serait que gâcher les surprises à venir. Spectacle unique dans les deux sens et dont l’un est dommage, tant on aimerait que les mots de Jonathan Coe et sa voix, que la musique de Barbara et sa voix, touche le plus grand nombre.
Que restent-ils des rêves au matin ? Il ne reste peut-être que trois choses : la première le sentiment d’avoir vécu un moment rare, tellement rare qu’il est exceptionnel, la seconde l’envie simple de rentrer dans la maison du sommeil et surtout l’impatience de (re)découvrir les nouveaux morceaux de Barbara Carlotti, sur l’album à paraître... un jour... juste pour pouvoir appuyer sur Play et s’endormir en musique, et que sa douce voix hante nos rêves. |