The day is my enemy
(Take me to the hospital / Cooking Vinyl) mars 2015
"The Day is my Enemy, the Night Is My Fave"
Quel est l’intérêt d’écouter un disque de The Prodigy en 2015 quand on a presque la quarantaine, des enfants et que l’on a arrêté la coke depuis longtemps ? On peut poser la question autrement, et plus généralement, quel est l’intérêt d’écouter The Prodigy en 2015 alors que le groupe Anglais pionnier avec The Chemical Brothers ou Fatboy Slim du Big Beat n’a rien sorti d’aussi bon que depuis The Fat Of The Land, immense album sorti en 1997 et alterne depuis ses débuts le bon et le mauvais, disques offrant surtout l’impression de leur donner la possibilité de tourner comme des dingues, la puissance et la folie du groupe se révélant de toute façon pleinement sur scène ?
The Prodigy forcerait presque le respect, ou pas hein, il ne faut pas pousser… à ne jamais vouloir bouger d’un iota du style initial (le grand mal de la musique pop moderne avec le "revival"…) après 25 ans d’existence, ces hymnes mélange de techno et de punk, enchaînant invariablement les titres ("Nasty" et sa rythmique sortie du passé en est un parfait exemple) et utiliser continuellement les mêmes ressorts (mélodies à la finesse digne d’un panzer jouables avec deux doigts sur un clavier Bontempi, traitement de la voix, puissance sonore, crescendo, tension permanente, atmosphère sombre, décadente et archi violente, passage arabisant, paroles plus drôles qu’engagées : "You're not ready to visualize / I'm not here to be sterilized / Follow me to the wall of death !"…) comme si le monde de la musique n’avait évolué ou bougé d’un centimètre.
Ce The Day Is My Enemy n'est donc ni moins bon, ni meilleur qu’Invaders Must Die, quoi qu’il puisse être presque considéré comme la quintessence du style de la bande à Liam Howlett. Il contient toujours ce côté sans compromis, il procurera encore à qui le veut ou qui n’est pas trop regardant une certaine dose d’adrénaline ("Wild Frontier", "The Day Is My Enemy", "Nasty", "Wall Of Death", "Ibiza", le meilleur titre avec les Sleaford Mods, "Get Your Fight On"), car cette musique est résolument physique, une sorte de défouloir, rouleau compresseur qui s’écoute forcément le volume au maximum. Ou ne s’écoute pas.
Avec la mort de Lynch, c'est un pan entier de la pop culture qui disparait, comme ça, sans crier gare. Il reste de toute façon sa filmographie qui n'a pas attendu sa mort pour être essentielle. Pour le reste, voici le sommaire. Retrouvez-nous aussi sur nos réseaux sociaux !