The Helio Sequence
(Sub Pop Records / PIAS) juin 2015
Parfois, et je sais que je ne suis pas le seul, je manque un peu de temps pour écouter des albums et écrire des chroniques. C’est pourquoi j’ai embarqué The Helio Sequence sur la route. La première écoute dans une voiture, c’est rarement une bonne idée, mais c’est un concept. Ca tombe bien, ce disque est aussi un concept. Le duo de Portland a puisé son inspiration dans le jeu des 20 chansons (the "20-Song Game") dont le principe est simple et mérite d’être exposé ici :
Chaque participant se lève, le même jour, avec pour objectif d’écrire 20 chansons avant la fin du jour, chacun de son côté. Le soir, tous se retrouvent et apportent un enregistrement du résultat. S’en suit une soirée d’écoute (de préférence arrosée, avec modération). Comme je prends la route, cette séance d’écoute sera sobre.
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Une chose est sûre, l'idée de prendre The Helio Sequence en voiture était bonne. Le son est puissant, profond et presque planant, le rythme me pousse… attention aux radars. Les titres défilent, je monte progressivement dans les tours, puis le refrain de "Red Shifting" m’embarque franchement. Ca sent bon l'échappée en décapotable l’été sur une route déserte, les cactus à gauche, l’océan à droite et des plages infinies sur lesquelles on a envie de s’arrêter pour faire un feu en fin de journée après avoir pris une ou deux vagues. Qui a dit cliché ?
Pendant que mon imagination dérive, le disque tourne et ne dérive pas. Les titres s'enchaînent sans faiblir, le très mélodique "Leave or be yours", l’excellent "Deuces", puis la lassitude me gagne. Je me rends compte qu’à quelques touches près (un peu d’acoustique dans telle intro, une pointe d’électro par là), la recette commence à s’épuiser. Indie rock à toutes les sauces, guitare électrique cristalline, claviers spaciaux, mur de son au fond, reverb à fond, mais dans le fond ? Le disque souffre de son concept. Il n’a pas été écrit en une journée mais en un mois. 26 morceaux dont sont extraites ces 10 plages. Si l’idée est intéressante, le temps de la maturation et du recul, ce temps qu’on prend pour creuser une nouvelle idée ou en voir une autre pointer le bout de son nez, ce temps manque cruellement à The Helio Sequence. Pourtant, l’album se ferme sur "Never going back", titre plus complexe et recherché qui laisse entrevoir qu’il y a un vrai potentiel dans ce duo.
[] Stop
Le groupe est bon mais l’alchimie ne prend pas. Après quinze ans d’existence et cinq albums, Brandon Summers (chant et guitare) et Benjamin Weikel (batteries et claviers) ont tenté un pari ludique avec leur sixième opus mais on a l’impression que le jeu l’a emporté sur la musique. Dommage.
Le printemps, les giboulées de mars, les balades au soleil ... la vie presque parfaite s'il n'y avait pas tant de méchants qui font la guerre. Pour se détendre, cultivons nous !. Ajoutons à cela nos chaines Youtube et Twitch et la semaine sera bien remplie.