Tomorrow will be beautiful
(Glassnote Records) juin 2015
L'innocence des 20 ans, un visage de mannequin, une voix charmante et un album au son folk écrit il y a cinq ans déjà. Tomorrow will be beautiful de Flo Morrissey (son nom n'a pas de lien avec le célèbre Steven Patrick, leader des Smiths !) est sorti en juin dernier chez Glassnote.
Cette jeune femme londonienne, d'origine irlandaise, a commencé à jouer de la guitare à 14 ans. Influencée par des femmes comme Billie Holiday, Nina Simone, Joni Mitchell, Lauryn Hill, elle savait déjà que son futur s'accorderait avec la musique.
Flo Morrissey maîtrise bien internet en exploitant les possibilités de sa première chanson, "Hush My Children" (écrite deux semaines après qu'elle ait appris à jouer de la guitare !), enregistrée sur Garage Band et postée sur Myspace et en realisant ses propres vidéos sur Vimeo et YouTube. Une image rétro à l'attitude très moderne, elle confirme : "Ma musique sonne comme celle d’un disque suranné, mais je suis une fille de mon époque : je suis très active sur Instagram, Facebook. J’aime cet équilibre !".
Le premier morceau s'intitule "Show me" dont elle parle en interview au magazine Paulette : "Une chanson comme "Show Me", je ne savais pas vraiment ce que j’écrivais à l’époque. Je devais avoir une quinzaine d’années. Je parle de la mort". On pense à Vashti Bunyan et de Sibylle Baier pour la mélancolie épaisse de cet album enregistré à Los Angeles, au soleil de la Californie, et aussi bizarre que cela puisse paraître, Flo soutient : "La Californie, en particulier Los Angeles, est aussi un endroit triste et isolé".
Il y a aussi un peu de France dans cet album, avec "If You Can't Love it All Goes Away", ballade produite par le français Philippe Zdar, au coeur de Pigalle dans le studio Motorbass.
"Pages of Gold" est peut-être le morceau le plus pop au niveau des arrangements mais cache une douce tristesse dans les paroles : "A year has passed / and I still am engrossed, how I feel, I forget".
Le goût de la chanson lui vient de son père et de son grand-frère qui lui faisaient écouter dans la voiture Devendra Banhart, Nick Drake et Bob Dylan, et c'est sur ce son folk onirique qu'on écoute la voix sussurrante de Flo sur "Betrayed" : "I'm bewildered by how things can change / and I still remain the same / How can people succumb to such ways ?" qui offre une sagesse contrastant avec son âge.
Un album de rêves doux, d'espoir dans "Sleeplessly Dreaming" ("Please don't think I'm sad / Happiness is my friend"), d'échos d'une voix langoureuse, interrompue par les confessions d'une adolescente comme dans "I Only Like His Hat, Not Him", ou la beauté fragile à la Nick Drake de "Wildflower".
Dans "Woman of Gold Secret", "dix sourires emmènent au paradis" et dans "Why", le piano accompagne l'idée que quand même tout ça n'est pas si mal ("It's not so bad"). Elle chante "Things go round in circles / tomorrow will be beautiful" dans "Tomorrow will be beautiful", le dernier morceau qui donne son titre à l'album, car la musique de Flo Morrissey est un jeu de conscience qui révèle la nature intime des personnes.
Un album à écouter dans l'indolence de cet été et une fille sur laquelle garder l'oeil !
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