Comédie dramatique de Claire Marine, mise en scène de Dorothée Laforêt, avec Claire Marine et Ibrahim El Kebir.
Un soir, un voleur débutant et maladroit s'essaie sans succès au braquage d'une jeune femme dans le sas d'un distributeur bancaire.
Un braquage d'autant plus compromis que le compte de sa victime est vide et que celle-ci, nullement impressionnée, lui tient la dragée haute.
Car côté guigne et ratage, elle a enquillé coups du sort et vilaines farces de la vie qui lui ont tanné le cuir. Alors ce n'est pas un minable petit looser qui va l'impressionner
Elle attaque, il riposte et la rencontre va devenir confrontation, et, peut-être plus, si affinités, au mauvais gré d'une panne électrique qui transforme le sas en huis-clos.
Selon l'adage "qui se ressemble s'assemble", ces deux-là se sont bien trouvés car nés sous aucune des bonnes fameuses étoiles qui se penchent sur le berceau de certains nouveaux-nés pour illuminer leur vie afin qu'elle emprunte un large boulevard semé de roses.
Sur cet argument, Claire Marine a écrit une comédie néo-romantique au titre cocasse, "Quand les etoiles auront des dents", résultant d'un vrai - et réussi travail d'écriture qui mérite d'être salué au temps des indigentes pochades et qui fait la part belle aux bouées de sauvetage que sont l'humour désenchanté et le sens de l'autodérision qui évite aux personnages de sombrer dans le désespoir tout comme à la partition d'éviter un naturalisme glauque.
Tout comme la mise en scène de Dorothée Laforêt qui a su fixer un juste cap pour naviguer sans écueil entre le pensum social et la romance à l'américaine et, sans décor, le huis-clos trouve son espace ad hoc dans l'exiguité du plateau de la petite salle en sous-sol du Théâtre Les Déchargeurs.
Claire Marine campe avec finesse la jeune femme qui, sous son air bravache, est ravagée par une sensibilité à fleur de peau, rôle principal dont elle connaît tous les arcanes et sur lequel repose toute la synergie de la partition.
Et l'interprétation de son partenaire, Ibrahim El Kebir formé au stand-up et au one-man-show, qui manque encore un peu de maturité dramatique, est cependant compensé par une belle fraîcheur de jeu. |