Peut-être qu’elle chante bien, mais qu’est-ce qu’elle écrit mal alors cette Salomé Leclerc ! Ses pattes de mouches indéchiffrables ont été détournées pour écrire les titres de son nouvel et second album : 27 fois l’aurore.
Artiste québécoise apprivoisée dans la Gaule de ses probables ancêtres, Salomé Leclerc avait tapé dans l’œil de Pascal Obispo, Cali, Yaël Naïm, Gaëtan Roussel qui l’invitèrent à se représenter en première partie de plusieurs de leurs concerts. Il n’en fallait pas plus pour donner à la belle l’envie de continuer, voilà chose faite dans ce second album.
Douce et sensible, Salomé Leclerc rythme ses titres de percussions emballées dans la moumoute, un petit clavier par-ci par-là et une pointe d’électronique. Sa voix est chaude et enveloppante, comme une incantation onirique, à la fois lascive et retenue. Et c’est ce qui fait son charme, ne pas trop dévoiler, laisser suggérer l’invisible.
Mystérieuse et nostalgique, Salomé Leclerc chante la douleur de l’attente, de la séparation, du mensonge. Elle souffle ses maux du bout des lèvres, n’osant pas élever la voix pour ne pas briser l’instant suspendu.
Mélancolique et raffinée, Salomé Leclerc se brise la voix aux écueils de sa sensibilité. Son album ne revendique que la douceur, la musique, la voix et les textes s’entremêlent dans une complainte douce amère de la tendresse.
27 fois l’aurore donne des envies de robes longues, dans lesquelles le vent joue à la voile, des envies d’étendues désertiques et de petits coins tranquilles peuplés de mille espèces. Salomé Leclerc ressemble aux quatre éléments, tranquille et indépendante, apaisante et retenue, cachant sa fougue sous de chaudes brises et des caresses contrôlées.
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