Seul en scène musical de Pauline Dupuy.
Avec un naturel désarmant, elle entre et fait immédiatement corps avec sa contrebasse. La salle retient son souffle. "Un petit coin de parapluie" : l’archet rebondit sur les cordes comme les gouttes sur la toile du pébroc.
Brassens doit être heureux : enfin quelqu’un qui ne cherche pas à l’imiter ! Enfin une femme qui chante ses chansons en les faisant résonner de façon tellement différente, permettant de réentendre les mots ciselés du grand moustachu.
Et d’en avoir la version féminine. Pauline Dupuy, outre les qualités de musicienne qu’elle possède, chante en plus divinement bien. Avec ce "Contrebrassens", elle réussit à créer un cocon de douceur dans la salle où la communion autour d’elle et de ses chansons se fait instantanément. Un nuage de délicatesse qui charme le public d’un bout à l’autre. Et propose un Brassens réinventé.
Elle, tout en simplicité et humour aligne les petits bijoux les uns après les autres avec une maîtrise de son instrument impressionnante. On se régale. Comme dirait un autre poète (Prévert) : "C’est un très joli soir, un joli soir d’été".
Et en quittant ce moment magique, on se dit que c’est finalement notre cher Georges qui l'exprime le mieux : "elle avait quelque chose d’un ange". Incontestablement. |